Tentative désespérée de décrire ce que l'amour fait
L’amour a le goût du lait chaud. Plutôt, celui du miel dans le lait chaud. La texture d’un morceau de chocolat, celui d’un grain de sel qui rehausse en saveur tout le goût de ce plat.
Il est ludique comme les bonbons qui pétillent et chatouillent le palais, amusant comme les blagues d’un ami quand il faudrait se concentrer, comme l’épisode de la meilleure des séries, satisfaisant comme une journée sans faire la queue à Disney.
Il a le toucher de la soie, celui d’un bois poli et vernis sous les doigts. Il a le contact des pages d’un livre qu’on ouvre pour la première fois, celui des grains de blé qui effleurent nos mollets. Quand on court dans un champ, l’odeur de ses fleurs et la lumière des fins de journée.
L’amour sent les draps tout juste lavés. Le savon propre, l’arôme d’un feu de cheminée en automne quand les feuilles sont toutes mortes, celle des parkings sous-terrain qui résonnent sur un air de classique, du chlore à la piscine ou des pages d’un magazine. Il sent la maison dans laquelle on a grandi au retour des vacances, le monoï ou les étoiles qu’on pointe du doigt allongé sur un port de plaisance.
L’amour est tamisé, il se cache dans la pénombre que crée une bougie allumée. Il s’endort dans la voiture bercé par les rayons des réverbères, des phares, vitrines et rues alambiquées. Il a la sérénité des dimanches après-midis en forêt, le bonheur d’avoir ramassé des champignons, framboises, mûres et souvenirs. Celui de sauter dans une flaque, trébucher sur un rire. Il a l’insouciance des cheveux qu’on détache à la mer sans se soucier des nœuds. Le goût d’une peau salée après avoir joué dans ses vagues bleues. Infini comme les grains de sable qu’on ramène au salon sur nos méduses pas bien propres. Pétillant comme cette bière en terrasse qu’on nous sert dans une chope.
Il fait le bruit des grillons l’été quand la fenêtre reste ouverte, celui du bois qui crépite tandis qu’il brûle au creux de l’hiver, des touches du piano qui s’accordent sur une douce mélodie, il à l’écho des rires de ceux qu’on aimera pour la vie.
Il est l’adrénaline qu’on ressent avant de monter dans un manège à sensation. L’envie de recommencer quand bien même on a eu dose de frissons. Il est réconfortant comme la douche brûlante après une journée au ski, lumineux comme un soir de réveillon et une robe qui scintille. C'est l’ambiance des premiers matins d’été, les oiseaux qui chantent et l’odeur du café.
Il est chaud comme le plaid dans lequel on se love pour démarrer un film, doux comme la caresse d’une mère sur la joue de sa fille, réconfortant comme un chocolat chaud qu’on boit au fond de son lit tandis que dehors s'abat la pluie. Il est doux comme le bruit d’un chat et ses ronrons. Il est frais comme un coca rempli de glaçons, comme la rosée le matin sur nos pieds nus dans le jardin.
Il est tout ce qu’un jour on a aimé, en condensé. Il est tout ce qu’un jour on a aimé, en un humain.
Par @lalanguependue
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