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On a parlé pop marocaine et babouches Dior avec Malca

Malca, en araméen, veut dire roi. Du coup, avant de le rencontrer, son ego nous faisait un peu stresser – « Tu crois qu’une révérence ça le fera rigoler ? » - Au cas où, on a maté un tuto Youtube avec la voix off de Stéphane Bern. Inutile. Aimable comme du bon pain, le chanteur d’origine marocaine nous a vite détendu. D’abord parce qu’il nous a expliqué que son blase était d’abord son nom de famille et aussi parce qu’il nous a offert des Granola.  On les a trempés dans du thé, tranquilou bilou, en parlant musique, mode et Goldorak. Bref, on a papoté comme des vieux copains et qu’est-ce qu’on était bien.

Salut Malca, qui es-tu ?

Salut le Lab ! Je suis un artiste franco-marocain de 28 ans. J’ai grandi à Casa au Maroc et je vis à Paris depuis dix ans. Je suis musicien auteur, compositeur, interprète et producteur de mes morceaux. Depuis le mois d’avril, je suis signé chez Arista, un des label de Sony Music France.

Comment définis-tu ton travail ? Que dirais-tu de ta musique à quelqu'un qui n'a jamais écouté un de tes morceaux ?

Je dirais que mon truc, c’est mélanger les genres pour faire la fusion entre la musique pop, electro, et les tendances du monde arabe et chaabi. J’aime penser que mon travail raconte l’histoire de ma génération de jeune Casablancais. Nous venons d’une ville neuve à la croisée de l’Orient et de l’Occident et la musique que je compose, les textes que j’écris, sont à l’image de ce lieu métissé où la tradition se confronte à la modernité. En fait, ma musique a les mêmes caractéristiques que la ville qui m’a vu grandir, elle est complexe et accessible à la fois.

A part Casablanca, qu'est ce qui de façon générale influence ton travail ?

Je fais beaucoup de playlists de musique avant d’attaquer un nouveau morceau, et j’aime qu’elles évoquent des thématiques qui me sont chères. Je parle beaucoup des femmes, de la grande complexité qu’il y a dans les rapports humains au Maroc, de la pudeur mais aussi de la jeunesse qui n’a plus peur de s’émanciper des traditions.

Tu dis toi-même que ta musique est un mix entre modernité et tradition marocaine. Ça se retrouve aussi dans tes clips qui sont très pop…

Oui, j’aime l’idée que mes clips participent au développement d’une identité pop marocaine, j’utilise de nombreux codes de cette culture comme la publicité ou les dessins animés qui passaient à la télé quand j’étais enfant. Je ne ratais jamais un épisode de Goldorak (sauf que chez nous, il s’appelait Grendizer). J’adore aussi détourner les contrefaçons de marque qu’on retrouve dans les marchés noirs. Il n’y a rien de plus stylé qu’une babouche Dior !

Effectivement, j’ai remarqué que ces logos reviennent très souvent dans ton dernier clip. Tu nous ferais pas une petite fixette ?

(Rire) Oui clairement, mais attention il faut que le logo soit le gros et le plus visible possible pour que ce soit vraiment classe. Ma passion, ce sont les imitations ratées, j’ai même acheté un T-shirt floqué « Gucci-Gabbana ». Un jour, il sera collector, c’est sûr.

J’ai l’impression que tes goûts sont assez affirmés niveau fringue. C’est important pour toi la mode ?

La mode, c’est une façon d’exprimer qui je suis à l’instant T, d’affirmer mon humeur du jour. Par exemple, en hiver, il m’arrive d’avoir envie pendant des semaines de porter les imprimés les plus perchés ou des couleurs qui font mal aux yeux. J’habite à Paris donc j’essaie de compenser... Je trouve que les fringues sont un super moyen d’expression. Il m’arrive de me lâcher clairement, souvent au grand désarroi de ma copine qui trouve que j’en fais un peu trop mais c’est très important pour moi d’avoir confiance en mes fringues pour être à l’aise.

Et à qui tu fais confiance pour t’habiller ? Quels sont les créateurs qui te font vibrer ?

J’admire beaucoup le travail de Hassan Hajjaj qui est un artiste basé sur Londres. Il est photographe et designer et a apporté beaucoup de folie à la culture pop marocaine d’aujourd’hui. Je suis aussi fan d’un jeune créateur qui se nomme Yassine Morabite. J’ai déjà travaillé avec lui sur mon clip de Ya Layli et je porterai deux de ses vestes sur mon prochain clip qui sort début octobre.

Ah, donc tu as de l’actu pour bientôt ?

Oui ! (grand smile) Je sors un EP signé chez Arista début novembre. Il s’intitule Casablanca Jungle. Pour les parisiens, je serai au Pitchfork Festival Avant Poste fin octobre. Pour mon premier album je te donne rendez-vous en 2018 !

Mazarine Vertanessian

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