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L’évidence masquée

Bien des fois, et cela depuis notre plus tendre enfance, nous est parvenue à l’oreille une histoire. Une histoire de rêve, de velours et de princesse. Cette même histoire qui, détournée sous toutes ses parures commence par Il était une fois. Il était une fois, le coup de foudre.

De l’amour de Stendhal pour comprendre l’Amour

Ma bible ultime parmi mes bibles amoureuses est De l’amour, de Stendhal. Dans De l’amour, Stendhal théorise les différentes formes d’amour. Ces formes d’amour sont à remettre dans le contexte de l’époque quoiqu’elles s’appliquent étrangement à notre temps. Car finalement, s’il y a bien une chose qui ne se démode pas sinon jamais, n’est ce pas l’amour ? Ainsi, l’auteur décrit quatre formes d’amour : l’amour-passion, l’amour- goût, l’amour physique et enfin, l’amour de vanité. Au reste, Stendhal précise qu’au vu de la complexité humaine, il serait présomptueux de nier l’existence d’autres nuances amoureuses. Cantonnons nous aux quatre citées. L’amour-passion, contrairement au sens que nous lui donnons aujourd’hui, est l’amour qui relie deux esprits. Comme les romans de la grande littérature le dépeignent, un esprit tombe amoureux d’un autre esprit et le spectacle dramatique commence. Puisque de la passion naît le malheur. Ainsi, l’amour-passion est donc une puissance psychique entre deux êtres. Si bien que dans son excès, la finalité est souvent tragique. L’amour-goût décrit cet amour sage qui relie deux personnes aux goûts communs, filant droit vers un destin tranquille. Une fille rangée tombe sous le charme d’un Seigneur et vice versa. L’amour-physique est l’amour des jeunes gens animés par les premiers émois, les premières pulsions sexuelles qu’offre la beauté d’un corps étranger. Enfin, l’amour de vanité. Si Stendhal vivait aujourd’hui, il ne serait pas surpris, car il n’y a pas de meilleure époque pour illustrer cet amour. L’amour de vanité consiste à développer un amour fou pour un nom, une personnalité, une image, un objet convoité. L’ego crie au désir. Ces deux dernières catégories sont celles qui nous intéressent. Le coup de foudre, basé sur l’idéalisme et la superficialité, se rattache dont à l’amour-physique et l’amour de vanité. De l’amour, un livre à acheter.

La claque

Mon dernier coup de foudre m’a laissée un goût d’inachevé et Dieu sait que j’y étais, dans le ciel, accrochée à mes nuages roses et fantasques. C’était il y a deux ans. Un soir d’octobre, à la sortie du métro Ménilmontant, j’ai rencontré ce qu’on appelle une claque. La claque. Celle qu’on ne voit pas venir et qui nous fait soudain jouir de tout pour un rien. J’ai aimé dès le premier instant, dès le premier regard. Le coup de foudre, aussi instantané qu’inattendu s’est produit sur le chemin entre la bouche de métro et le bar. Après cette nuit-là, nous sommes devenus très curieux l’un de l’autre, au point de se voir chaque seconde, chaque minute, chaque heure qui compose un mois. Un mois de câlins, de soirées, de chansons composées et chantées, de baises, de fêtes et de débats sans fin. L’extase. Le bonbon au miel. Et puis un jour, la claque en a eu assez. Fraîchement larguée, je subis l’éternel procédé se déroulant en trois phases : la tristesse, d’abord, la colère ensuite, et, l’indifférence, enfin. C’est la colère qui m’a fait connaître mon plus grand amour : moi. Alors amaigrie, larmoyante et plus proche du spectre de moi-même que de celle qui vit, je décide de détester cet autre qui m’a lâchement quittée. Et fait extraordinaire : je l’ai soudain haï au point de m’adorer. Mon quotidien est devenu plus concret. Chaque détail a pris du sens. En pauvrette laissée sur le bas-côté des largués, j’ai commencé à m’aimer et c’est ainsi que j’ai compris que je ne l’avais jamais aimée.

La désillusion amère

Un jour, l'être tant désiré devient laid. On en vient à se demander pourquoi l'espace d'un instant, d'une soirée, l'infini d'une nuit, nous nous sommes quasiment oublié en lui. Son charme s'est évaporé Cette personne qui suintait l'intelligence n'est plus. Boum. Un carcan en cendres. Seules quelques mimiques, quelques gestuelles jadis adorables nous ramènent à des réminiscences frôlant l'affection, ces mêmes réminiscences qui désormais s'enterrent lentement dans un trou formé par un idéal que l'on a soi-même construit. Et l'on se demande, comme à chaque fois et pourtant toujours avec ce même étonnement, comment pouvons-nous si vite passer du trouble à l'oubli.

Par @ladelicatessedesmots

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