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Encore un peu d'été en octobre

En juin dernier, j’ai demandé à mes abonnés de me raconter leur plus belle amourette d’été. 5000 témoignages me sont parvenus et j’ai senti dans chaque histoire, une émotion commune et partagée : la nostalgie. Pour entamer ce mois d’octobre où les feuilles mortes commencent à tomber par dizaine, laissant alors derrière nous les cerisiers fleuris et les bikinis, je vais vous conter quatre amours d’été, sélectionnés par mes soins. Bonne dégustation.

L’hôtel à Montpellier

C’était il y a un an. Je suis maman d’un petit garçon de 4 ans et j’habite avec un homme que je n’aime plus depuis quelques temps. Nous sommes invités au baptême des jumelles d’une amie et il y a cet homme, que je remarque tout de suite. J’ai un coup de foudre instantané. Le premier de ma vie. Nous discutons de 11h du matin jusque tard dans la journée. Je sens le regard des autres sur moi, leur mauvais jugement, mais face à cet homme, et, sans m’expliquer pourquoi, je suis comme un aimant.

Durant notre conversation, nous sommes en désaccord sur tout, tout le temps. Il me stimule et m’apaise à la fois. En une seule journée, je crée un véritable carnage autour de moi, mais je suis vivante. Dans son regard, j’ai le goût de l’absolu, comme si sa simple présence me dépossédait de ma condition mortelle. En rentrant, je ne dors pas de la nuit. Après ce jour là, je décide de réfuter mes pensées, lourdes d’évidence. C’est très difficile pour moi, d’autant que je n’aime plus l’homme qui vit sous mon toit.

Pendant près d’un an, je m’interdis de le recontacter : je me dis que je n’en ai pas le droit. Mais la vie est joueuse. Le trou béant que j’ai dans la poitrine causé par l’interdit de cette rencontre s’apaise il y a quelques jours. Pour le travail, je vais à Montpellier, où il habite. Je décide de lui en faire part. On se retrouve dans un hôtel de Luxe, où il me donne rendez-vous. Il est toujours très beau et le lieu accentue la splendeur de l’instant. Je ne bois que deux verres tant sa présence m’enivre déjà. Nous passons deux jours à nous embrasser dans les rues de Montpellier, à se chamailler, mais surtout à être en désaccord sur tout, tout le temps, comme il y un an. Le lendemain, je rentre chez moi avec la certitude d’une chose : je suis vivante.

Coup de foudre au Népal

C’était il y a un an. La dernière étape de mon tour d'Asie est le trek des Annapurna au Népal. Ma colocataire nous prévoit 8 jours de marche à travers l’Himalaya pour arriver jusqu’à l’Annapurna Base Camp, perché à 4130 mètres d’altitude. Nous partons toutes les deux sans guide, sans Sherpa, sans entraînement, sans carte, sans téléphone et sans argent pour des raisons beaucoup trop longues à raconter. Malgré tout, nous entamons l’ascension. Plusieurs jours passent sans que nous ne croisions personne : c’est la fin de la mousson et les chemins sont en partie impraticables. Un soir pourtant, nous nous arrêtons dans un refuge, et au moment où ma colocataire va prendre sa douche, je crois rêver mais je vois un autre trekker. Il n’est pas népalais et je reconnais tout de suite à son mauvais accent anglais qu’il vient du sud de la France. Je fonce vers ma coloc pour la prévenir. On fait connaissance avec lui et j’accroche un peu plus que mon amie parce que nous nous découvrons une même passion voyage et une même quête introspective qui nous ont menées jusqu’au cœur de l’Himalaya. La première soirée se termine, je sens que l’intérêt est réciproque mais je me dis que ce n’est pas le bon moment pour tenter quelque chose. Le lendemain, aux aurores, mon amie et moi quittons le refuge pour continuer l’ascension. Plusieurs heures après, ce même trekker nous rattrape. On discute beaucoup. On se partage nos anecdotes de voyages, nos souvenirs du sud de la France. Le courant passe toujours très bien et une certaine complicité commence à naître. On se retrouve dans le même refuge le soir et ainsi de suite pendant tout le trek.

On prend l’habitude de fumer la beuh des montagnes avec une tasse d’eau chaude avant de se coucher. L’attirance est palpable mais rien ne se passe. Il partage nos chambres et chaque soir en me couchant je crève d’envie de le rejoindre dans son lit. Mais rien ne se passe. La descente s’avère finalement encore plus difficile que l’ascension mais notre trio nous sauve. On rit sans cesse et tout devient prétexte à rire et le danger se transforme en aventure. Je me rapproche de plus en plus de ce trekker. Mais rien ne se passe. Un soir, le dernier soir, je l’aperçois attablé avec un belge en pleine discussion. Je me joins à eux. Mon vagabond m’offre une bière et une part de la quiche qu’il avait faite. C’est notre dernier soir ensemble et nous le savons. Nous finissons par nous éclipser sur le rooftop. Il saisit une guitare et joue un morceau que j’adore. Je me mets à chanter pendant qu’il m’accompagne. Nos yeux se croisent. On finit par s’allonger sur quelques matelas posés au sol. L’un contre l’autre, on parle de la suite de nos voyages. Je sens ses mains qui parcourent mes cuisses sous ma robe. L’excitation monte. Il vérifie l’heure et je m’aperçois que mon bus part dans une heure. Le jour se lève déjà et je n’ai pas encore fait mon sac. À ce moment là, je me sermonne en me disant que dans la vie il suffit de dix secondes de courage. Je dépose un baiser sur ses lèvres. Il me le rend et me glisse un « enfin ». On s’embrasse alors langoureusement. Avant de partir, J’attrape sa main, nous nous embrassons à nouveau et je lui promets que je viendrai voir sa boulangerie à Pondichéri.

Au moment où je vous raconte cette histoire, je m’apprête à repartir en voyage de l’autre coté du globe cette fois ci, juste au moment où, lui, est de retour à Bordeaux, après son tour du monde. Et devinez quoi, un impératif professionnel me force à me rendre à Bordeaux la semaine prochaine, à quelques jours de mon départ pour les Amériques.

Le concert cubain

C’était l’été dernier. On travaille dans le même cabinet. Je le croise depuis 7 mois mais sa présence me trouble toujours au point de risquer un "Bonjour" maladroit. Ce jour-là, il vient vers moi et décide de m’inviter au dernier concert de l’année qui se joue dans une petite salle de concert toulousaine. Durant toute la prestation des cubains, je le cherche du regard. Je sens des papillons dans mon ventre qui frémissent au rythme de la musique latine. Il finit par arriver, tard, mais enfin, il arrive. On se parle de nos voyages, longtemps, de nos passions aussi, puis de musique, forcément. Il se fait tard et je rentre. Arrivée chez moi, je lui écris : « je suis bien arrivée, à très vite », ce à quoi il répond « si très vite ce n’est pas dans 20 minutes, ce sera très long pour moi ». 20 minutes plus tard, il est chez moi. Et l’histoire commence. La réalité de son être dépasse mes attentes. On finit par se donner plus que ce qu’on pensait. Il me réconcilie avec les hommes. Il m’apprend à m’aimer. il me fait me rencontrer. 3 jours plus tard, il part en voyage et notre idylle se termine. 

Minuit à la plage

C’était en juin, l’année de mes 20 ans. J’ai envie de plaire, d’odeurs sucrées et de souvenirs qu’on n’oublie jamais. Je suis inscrite sur une application de rencontre depuis un an mais, sans grande conviction. Un soir, je tombe sur le profil d’un homme d’une grande beauté avec qui je match. Il n’a pas le physique des hommes que je fréquente : il est blond aux yeux bleus, très grand, différent. Le soir de notre rencontre, je lui donne rendez-vous à la plage. Il est en retard et je commence à angoisser. Devant moi, un véhicule finit par arriver : c’est une camionnette blanche. Un homme d’une cinquantaine d’années en sort et mon cœur s’emballe à l’envers. Je m’auto flagelle presque d’avoir accepté ce rendez-vous. Quelques secondes plus tard, j’aperçois une seconde voiture se diriger vers moi. La peur qui précède son arrivée rend le soulagement de le voir intense, si intense qu’un trop large sourire apparaît sur mon visage, de ceux que l’on réprime. Ce lâcher-prise rend instantanément notre rencontre légère. Le rendez-vous se déroule sur la plage mais la réalité est telle qu’il n’y a plus de plage ni de sable. Il est si beau que j’oublie tout ce qui m’entoure. Je me noie dans ses grands yeux bleus et lui me répète combien il me trouve belle. Après ce soir-là, nous passons la semaine entière ensemble. L’instant est à prendre lorsqu’il est à perdre et nous le savons.

Par @ladelicatessedesmots

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