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Comment aimer quelqu'un qui pense trop ?

“Je cherche une fille simple”, lit-on souvent sur les profils des applications de rencontre. Eh bien bon courage mon gars, parce nous ne sommes pas toutes, ni tous, des personnes simples.

Alors que la majorité des gens semblent vivre le kif total en croisière sans fin sur un long fleuve tranquille, une minorité de révoltés subsiste : hypersensibles, écorchés vifs, chieurs, borderlines, incompris, inadaptés... En résumé, des personnes qui pensent trop. On se prend la tête pour tout, pour rien, on invente des problèmes encore plus efficacement que des solutions. Est-ce que ça veut dire pour autant qu’on ne mérite pas d’être aimé ?

Non, même si on ne peut nier qu’il est compliqué d’aimer quelqu’un qui pense trop. Je vais donc tenter de vous expliquer comment nous aimer, nous les torturés de la vie.

1. Rassurez-nous en permanence

Parce que dans notre tête, c’est Bagdad. Rien n’est sûr, tout est mouvant, on ne sait pas qui on peut croire, on oublie que vous nous aimez et qu’on peut compter sur vous, on oublie aussi qu’on ne peut pas compter sur nos ex psychopathes ou sur des inconnus sortis de nulle part et qui nous promettent la lune pour mieux nous piéger et dévorer notre âme avec un peu de citron et de sel.

2. Faites preuve de compassion, et de patience

Parce qu’on peut être pénible, c’est vrai. Il est possible qu’on lance un débat existentiel à 4h du matin, qu’on se tape une crise d’angoisse ou de nerfs qui semble totalement sortie de nulle part, qu’on questionne le sens de la moindre de vos actions ou de vos mots dans un pur délire paranoïaque. Restez à l’écoute et bienveillant, et tout ira (à peu près) bien.

3. Communiquez

Dites-nous ce que vous pensez, ce que vous ressentez et ce que vous projetez de faire. Ne répondez pas juste par “oui”, “non” ou “ok”, faites plutôt des vraies phrases complexes pleines de tous les éléments de grammaire que vous avez gardés en stock depuis l’école primaire. On cherchera toujours à trouver du sens partout et à deviner vos intentions si vous nous les cachez. Épargnez-nous trop d’auto-torture, merci.

4. Boostez-nous

Constamment en quête de la version la plus cool et évoluée de nous-même, on a besoin de challenges, d’action et d’exploration du monde. Sinon, on s’ennuie, et quand on s’ennuie, on remet en question la société, le monde, la race humaine et notre propre existence, sans oublier notre relation avec vous. Bref, sans stimulation extérieure, notre matière grise tourne à vide et ça vire très vite à l’angoisse. Nourrissez-nous de paysages inédits, de culture, de musique, de sorties en tout genre, de vos lectures et films préférés. Encouragez-nous dans nos projets les plus fous.

5. Ne vous enfermez pas dans le syndrome du sauveur

Comme notre personnalité sensible et fragile demande beaucoup d’attention et de soins tel un bébé phoque nouveau-né ou un chaton non sevré tremblotant, vous avez tendance à devenir ultra-maternant, voire un super-héros du love qui s’oublie lui-même pour nous placer sur un piédestal et faire de nous votre priorité numéro un. Ne vous oubliez pas vous-même. Vous êtes là pour nous soutenir mais pas pour vivre à notre place, ni pour pré-digérer tous les malheurs de l’existence avant de nous les faire parvenir. Vous êtes plutôt un soutien, des bras confortables, un pansement, de la douceur à profusion dans un monde stressant. Et on aime également être votre super-héros à notre tour.

Mais après tout, pourquoi faire tous ces efforts pour nous alors que vous pourriez être en couple avec Mr VraimentNormal ou Mme TrèsSimple ? À vrai dire, vous le savez, toutes les relations demandent du temps, de la bienveillance et de bonnes stratégies d’adaptation. C’est également le cas avec nous, mais de façon plus intense. Cela dit, vos efforts seront récompensés : personne ne saura vous aimer avec autant de profondeur et d’abnégation, vous faire vivre des moments aussi drôles, des expériences aussi originales, personne ne saura vous perdre dans des débats philosophiques aussi étranges, personne n’aura ce grain de folie, cette flamme qui nous anime et qui fait notre différence. Alors accrochez-vous !


Alice Gautreau
Article publié le 31/07/2018

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