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Barbie

Le 19 juillet dernier sortait Barbie en salle, un film attendu comme la Barbie sous le sapin à Noël, qui, à la hauteur de notre impatience, a fait exploser le box office. Il faut aussi dire que nos géants d’Hollywood ont mis le budget dans la promotion de Kenland et Barbieland tous deux confondus sur le grand écran. A l’affiche, une Margot Robbie parfaite et un Ryan Gosling disgusting. La réalisatrice, Greta Gerwig devient, par ce film, la première femme à faire le long métrage le plus rentable de l’Histoire. Un succès basé sur le premier degré, olé.

Barbie, caricature inversée : le premier degré à son paroxysme

Si vous pensiez que la poupée plastique miniature était à l’origine de la venue des hommes en bande au cinéma, cachez moi cette naïveté que je ne saurais voir. Que Nenni ! Dans les files d’attente, si nous sommes un chouïa indiscret, on peut entendre les hommes parler entre eux de Margot Robbie dans des termes peu protocolaires. Le gag, c’est qu’ils ne savent pas qu’ils s’apprêtent à visionner deux heures de réalité inversée qui, certes, dénonce le perfectionnisme féminin, mais surtout le fléau du patriarcat et ses lourdes conséquences sur la femme (d’ailleurs à l’origine du perfectionnisme féminin).

A Barbieland, les femmes ont le pouvoir et peuvent vivre sans Ken. Pyjama Party et girl lifestyle exclusivement, les hommes sont mis sur la touche, au point d’en souffrir, beau retournement de situation, on salue la réal. Dans cette contrée imaginaire et lointaine donc, la femme n’est jamais embêtée par un monde phallique. Enfin, les femmes sont heureuses et les hommes quasi invisibilisés. Jusqu’au jour où, Barbie réalise qu’elle a les pieds plats et se voit contrainte de rejoindre la vraie vie pour régler ce problème qui n’en est pas un : l’imperfection. Là, elle découvre non seulement un monde imparfait où la femme a de la cellulite, mais où règne la violence masculine (cf : roller dans la rue). Dès son arrivée, elle est sexualisée mais aussi ridiculisée par la jeune fille qu’elle cherche, touchant de plein fouet la candeur de son âme (oui, elle en a une).

Ken, arrivé dans la vraie vie, subit un formatage masculiniste dont il était jusqu’alors, entièrement dépourvu, démontrant la puissance de l’influence sociale emprunt de virilisme sur le sexisme. Le monde réel lui monte à la tête si bien que, dès son retour à Barbieland son dessein maléfique est de faire régner Kenland, un monde où l’homme musclé dominerait la femme, à dada sur un cheval. Un monde que nous, pauvres humains imparfaits, connaissons trop bien.

Mais les Barbies parviennent à reprendre le pouvoir grâce à la sororité. En renversant les armes patriarcales, les Barbies s’unissent contre les Ken pour créer la discorde entre eux, une rivalité que connaissent bien trop les femmes. Une jolie manière de retourner la situation pour dénoncer ce que le capitalisme provoque entre les femmes.

Le premier degré ambiant de ce film est d’une force monstrueuse. On rit, certes, mais on rit jaune. Par l’aigreur sous couvert d’humour, la prise de conscience est au rendez-vous, si les œillères ont, bien évidemment, été retirées avant de s’asseoir en salle. En d’autres termes, Barbie est un film d’utilité publique.

La question qu’on pourrait alors se poser est la suivante : malgré l’angle féministe choisi (plus ou moins réussi pour certains) où la caricature cinglante mérite le succès du film, quels profits en tirent Mattel et l’industrie du Cinéma ?

Par @ladelicatessedesmots

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