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Pourquoi nos exs nous manquent ?

Une brise dans l’air nous caresse la joue et nous nous remémorons la douceur de l’été. Il ne manque plus que la délicate odeur de churros pour que je me rappelle ceux que nous partagions et nos matinées paresseuses à rire à en avoir mal au ventre. Nos exs peuvent transformer le quotidien en un terrain miné, ou le moindre détail devient une bombe de souvenirs à retardement, un son ou une odeur sont prétextes au soupir. Comment expliquer ces élans de nostalgie, la tentation inexplicable que l’on ressent parfois à l’évocation d’un(e) ex ?  

Le mirage du confort amoureux 

 

Ce n’est pas en pleine idylle, avec une personne qui nous correspond parfaitement, que l’on repense à nos exs. La graine du souvenir pousse dans la mélancolie. Terre sombre d’une nuit sans sommeil, parfois celle qui suit la désillusion d’un rencard dont on espérait beaucoup, ou dans la désagréable sensation d’un retour à la case départ dans la course où nos amis sont déjà sur le podium du couple.

 

Nos exs sont une montagne que l’on a déjà gravie, on en oublie la descente en regrettant le sommet. On se rappelle tout ce qu’on a fait pour y arriver, tout ce qu’on s’était promis, tout ce qu’on a donné de soi et à quel point l’air était enivrant, là-haut. Peu importe combien l’ascension fut insatisfaisante.

 

Mais gravir une montagne, c’est fatigant. On doit remettre ses grosses chaussures, retracer un itinéraire qu’on ne connaît pas, se tromper, rebrousser chemin, demander de l’aide, parfois, être déçu sans même être sûr d’arpenter le bon chemin. C’est quand on entend l’écho distant d’un souvenir battre la roche qu’on est atteint de la maladie qui frappe les randonneurs de l’amour, le syndrome du « c’était pas si mal après tout ».

 

Cette mélancolie paresseuse a tout d’une résignation plus que d’une véritable nostalgie, surtout quand elle vise une histoire dont la page est définitivement tournée. L’envie de ré-ouvrir le livre a la douceur d’un hier familier, peu importe à quel point on a voulu en raturer les pages par le passé.

 

Les souvenirs nous manquent plus que la personne

 

Les images de ces vacances au ski, de cet après-midi au bord du lac, de ce gâteau qu’on a laissé brûler, nous rappellent à nous-même la joie légère avec laquelle on les a traversées. C’est un état qui nous manque, que nous cherchons partout, et l’on se tourne en dernier recours vers la personne avec qui on l’a expérimenté.

 

Mais si la réserve à bons moments s’est épuisée, retourner à la source tarie ne nous permettra pas, hélas, de l’expérimenter à nouveau. Cela nous rappellera, au mieux, la raison pour laquelle elle a arrêté de jaillir.

 

C’est le confort de la situation qui peut parfois nous manquer, plus que la personne. Seule la rupture a pu nous tirer de notre marasme et c’est la meilleure chose qui pouvait nous arriver, tant nous avons encore des choses à vivre.

 

Nous n’avons pas de compromis à faire avec notre bonheur sauf à mériter notre insatisfaction. Il ne tient qu’à nous d’aller chercher dans le frisson de l’aventure ce que nous ne trouverons plus dans le confort éteint des relations passées, et bien plus encore. Et, qui sait, la prochaine montagne aura peut-être un ascenseur.

Par @lunesnoires - Jean Dizian

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