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Pourquoi avoir son Bac ne sert à rien ?

C’est quoi les bails ? La fin du monde ? La teen-apocalypse ? Mars Attack vraiment ? Tous ces livres qui brûlent, ces jeunes gens qui courent dans tous les sens et ces cris de joie ou d’effroi, on ne sait pas encore… Bref c’est quoi ce bordel ?

C’est tout bonnement, la fin du bac édition 2017. Clap de fin. Merci, au revoir.

Et je ne plaisante qu’à moitié. Car, et tous ceux qui l’ont vous le diront, le bac, ça ne sert à rien. R les mecs, wallou, quedal, nada… Cette liste commence à devenir gênante, j’arrête maintenant.

Raison numéro 1 :

Parce que le Bac désormais, tout le monde l’obtient. Et ceux qui ne l’ont pas - des génies incompris par l’éducation nationale on est bien d’accord - sont tranquilles. Pourquoi ? Car tout le monde s’en tape du bac, personne ne te le demandera jamais, pour quoi que ce soit d’ailleurs, ni louer un jet pour faire le tour du monde en 15 jours, ni trouver un nouvel emploi. T’es déçu ? Tu te dis « tout ça pour ça les mecs ? » Eh bien tu mets le doigt dessus (et pas ailleurs s’il te plait), le bac c’est pas pour rien que ça rime avec arnaque. Ça ne t’ouvrira aucune porte, pas même celle de la salle commune de Gryffondor. Par contre, la vie est un peu comme la grosse dame qui t’en réclame le mot de passe : elle est désagréable et parfois elle te hurle à la gueule.

Raison numéro 2 :

Parce que ce qui compte réellement dans le Bac, ça n’est pas le diplôme en lui-même mais le temps consacré à la préparation aux épreuves. Tu vois ces quelques semaines passées à réviser sur les bancs de la BU… ou de la bibliothèque municipale de ta bourgade ? Ces heures de dépit face aux innombrables dates d’Histoire ? Ces citations de Philo que t’apprends sans comprendre et que tu comptes placer quel que soit le sujet ? Ces œuvres du Bac de Français sur lesquelles tu planches pendant des après-midis durant alors que finalement, tu pries pour qu’une seule et unique ne tombe, ayant choisi la veille au soir de faire l’impair sur les 36 autres.

Eh bien, c’est le meilleur du bac. La crème de la crème même. Fais-moi confiance, ce sont ces moments où ton cerveau et ceux de tes potes entrent en ébullition à force de diminuer le ratio ingurgitation temps/savoir et qu’ils finissent par exploser. Donnant lieu à toutes sortes de situations ubuesques (je sais que t’as appris ce mot cette année alors je te donne l’impression que ça n’est pas pour rien). Avoue, t’as jamais autant ri que pendant ces semaines intenses passées à pronostiquer sur la tombée de tel ou tel sujet comme sur le vainqueur de la ligue des champions. Ou à ricaner en pensant au prof de Français qui a vraiment un style dégueulasse. Ou encore à envisager des plans de carrière post-bac-sans-bac : surfeur au brésil/testeur de lits, de cookies, d’île paradisiaque/renifleur d’aisselles. Pas de commentaire sur la dernière proposition.

Raison numéro 3 :

Les sujets de Philo ne tombent pas dans la vraie vie, sauf dans l’oubli.

C’est vrai que dans ta vie, personne ne demandera comme ça pour le kiff, si « tu peux te détacher de ta culture ? » Sauf quand tu commences à devenir lourd avec ces montagnes de connaissances que t’imposes aux autres. Exemples : On n’en peut plus de Jul, des pokémons ou de ton kiff pour le man-bun.

Personne ne te demandera non plus si « la raison peut rendre raison de tout ? » Déjà parce qu’il faut trois heures rien que pour analyser grammaticalement la phrase et ensuite des vies entières mises bout à bout pour y répondre. Enfin sauf sous MD, où t’y réponds en 1’30 min top chrono.

Sinon la question qui consiste à se demander si « une œuvre d’art doit être nécessairement belle » sera vite résolue… quand tu regarderas tes propres enfants. Ces morveux briards que tu trouveras tellement beaux.

De même pour « ce que j’ai le droit de faire est-il juste ? ». Evidemment non. Pense aux claquettes-chaussettes.

Candice Joncour

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