AdopteUnMec.com

AdopteUnMec.com

Polyamour ou monogamie

Je m’appelle Sarah Degny, je suis une amoureuse de l’amour et à bientôt 30 ans, la société me pousse à me questionner sérieusement sur la relation amoureuse. Dans un monde de vices, d’orgueil et d’égoïsme où l’infidélité est devenue banale, l’infidélité organisée à deux est-elle la clé ?

Le rêve de l’amour romantique éternel

A l’instar de la dimension religieuse qui promeut le schéma du couple traditionnel, je ne crois pas me tromper en affirmant que la monogamie est relative au rêve. Non pas dans le sens illusoire du rêve, mais en ce qu’est la promesse du rêve. De fait, si la monogamie n’a pas encore été balayée complètement de nos mœurs, il paraît évident qu’il reste encore parmi nous de grands rêveurs. Je suis de ceux-là.

Pendant de nombreuses années, j’ai rêvé d’une histoire d’amour au goût de l’Absolu. Avec des nuances de bleu s’il vous plait, je veux du cliché. La vie sans clichés est un grand bain d’ennui. Alors des notes bleutées Monsieur, merci. Non, surtout pas de bronze, ni de noir ou de gris. Que les corps exultent à l’infini. Que ma langue soit imbibée de salive, que mes joues rougissent, que ma voix tremble de plaisir de jour comme de nuit pour une seule âme. Le sexe, le fric, la facilité : regardez-moi Monsieur, ai-je une tête à cela ? Oh je suis seule, c’est vrai, et vous n’y croyez pas, mais voulez-vous savoir pourquoi ? Je veux avoir mal tant ce que je vis est beau. Mourir de beauté, c’est un joli projet, ne trouvez-vous pas ? Qu’on me donne le paradis ou l’enfer, qu’on m’asperge de lumière bleue. La demi-mesure, c’est fait pour ces abrutis qu’un rien effraie. Que le ciel soit toujours bleu dans mes yeux. Parce que je veux vos yeux. Pas quatre, pas six. Deux yeux. Les vôtres, Monsieur.

 

La polygamie, anticipation du désamour à venir ?

Depuis quelques années, c’est la fête du slip au village du love. Tout se déconstruit, en commençant par le schéma amoureux classique. Ma génération est la première victime de cet entre-deux déroutant. SOS 90’ bonjour ? Oui, alors, vous pouvez évidemment assoir votre fesse droite dans la case « essayer là où vos parents ont échoué » et assoir votre fesse gauche dans la case « polyamour et relation libre ». Ce tiraillement provoque aujourd’hui des divergences problématiques au sein de nos potentielles histoires amoureuses : on ne sait plus ce qu’on veut. Alors on boite un peu, on essaie et on se demande toujours : et si l’infidélité organisée était finalement la clé du bonheur ? Mais aime-t-on vraiment lorsqu’on arrive aisément à partager son cœur ? L’échec de nos parents est-il un mal pour un bien ? Et qui suis-je pour juger tant que je ne mange pas de ce pain ? Vais-je finalement un jour manger de ce pain-là ? Si notre amour se démultiplie en amitié, pourquoi ne pourrions-nous pas nous engager avec plusieurs personnes à la fois ? Est-ce que les gens qui s’autorisent à aimer plusieurs personnes à la fois sont plus heureux que moi ?

Si je n’ai pas encore de réponses concrètes à toutes ces questions, je sais qu’il me faut encore un peu de bleu. Et peut-être est-ce moi qui ai peur. Peut-être est-ce finalement cela, le véritable rêve : oublier la danse à deux Puissiez-vous être heureux à huit, à six, à quatre ou à deux.  
Sarah Degny - @ladelicatessedesmots
je m'inscris
back to top