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Lollapalooza Paris 2017 : entre loose et hola, le festival qui porte bien son nom

« Allo Lolla, comme un garçon,

J’ai le cœur qui fait boum et les cheveux longs. »

Et trempés. Mais j’y reviendrai.

D’abord laissez-moi vous parler de ce qui m’a séduit et pourquoi. Ou plutôt de celles et ceux qui m’ont fait oublier l’ambiance de ce festival aux allures de kermesse, jus d’orange et bus scolaire toujours plus en retard. Bien sous tout rapport, le Lollapalooza qui se déroulait le week end dernier à Paris, m’a fait penser à une instagram party où tout le monde est beau, ne déborde pas et fait semblant d’apprécier ce qu’il vit. Tout en se concentrant sur à quoi il ressemble. N’en déplaise à l’alcool zone et ses multiples bars, je n’ai vu aucune personne saoule.

TOP 3 des artistes (du dimanche, seul jour où j’y suis allée.)

Au pied du podium : ALAN WALKER

Il est vrai que je n’ai plus 15 ans et que je me suis sentie un peu vieille. Peut-être parce ce que me retrouver à blanc, vers 18h à la Perry’s stage, entourée de jeunes bachelières en mini shorts et couronnes de fleurs qui chantaient tous les titres d’ALAN à l’octave 6, était trop violent pour ma gueule de bois. Je venais d’arriver, j’avais pris une grosse cuite la veille avec mes potes et je commençais tout juste à ne plus avoir besoin de cure dents pour maintenir mes paupières ouvertes.

Donc ALAN WALKER à 18h. Je connais bien les sons de ce jeune britannique (19 ans, le champion), qui sévit sévèrement dans ma playlist de sport depuis deux ans. Franchement, rien à redire, le set était chaud à l’image des petites meufs surexcitées et le live était cousu main. Impossible de ne pas avoir envie de danser. Impossible, juré.

Médaille de bronze : ALT J (Δ)

L’évidence du groupe qui se connaît bien et qui te connaît bien, même si toi tu le découvres. Scène Alternative, 21h30, la nuit était tombée, la pluie aussi. Je venais de prendre ma première bière et mon K-way acheté 3 balles au shop, j’étais bien. Calée, dans ma capote contre l’ondée, je profitais des anglais et comme eux ainsi que le reste du public, j’étais en détente. Moi qui n’étais pas venue pour ce rock-hip-hop-synthpop-insérer-ici-le-genre-musical-pertinent, je me suis faite emporter. Un peu comme un bar dans lequel t’entres par hasard et duquel tu te retrouves à faire la fermeture, accoudée au zinc à prendre des shots avec le patron, ton équipe et des inconnus, ne sachant plus qui est qui.

Médaille d’argent : DJ SNAKE

Alors là, j’avoue tout et tout de suite. Ce concert de clôture était aussi jouissif que le festival était désorganisé (j’aurais pas tenu jusqu’au bout pour cracher mon venin.) En parlant de toxine, le serpent a partagé bien généreusement sa pomme avec son public. Tout le monde présent à la Perry’s stage aux alentours de 22h30 a forcément savouré autant qu’Adam et Eve. On reconnait en effet à DJ SNAKE un sens incontesté de la domination. Il était là, sur ses terres, qu’il a désormais bien conquises et tel un roi sur son royaume, il a régné en maître des lieux. Par contre, restons tranquilles sur les Marseillaises à répétition. Allez SNAKE, je te pardonne tellement t’étais bon.

GOLDEN GIRL : LANA DEL REY

La claque de la journée. Et pourtant je ne misais pas un kopeck sur cette diva qui a pour réputation de foirer ses concerts 8 fois sur 10, tellement elle est défoncée.

Oh LANA… Tu nous l’avais tellement bien caché cette bête féline de scène. La panthère à la peau claire, la robe trop courte et la nonchalance tellement sexy, a envoyé la Main Stage 2 en orbite dès son premier son. J’avais rien dans le sang et pourtant, je t’ai vu mettre ton public en apesanteur. On était tous là, pendus à tes lèvres, à t’écouter minauder et faire voler tes chansons d’amour déçu. Je t’aurais consolé moi LANA, j’aurais consolé toute la foule si elle me l’avait demandé, tellement tu m’as prise. Belle surprise. Merci pour ce moment hors du temps.

« Allo Lolla, comme un garçon

C’est la première fois que tes yeux me font… »

...Autant chier.

Déjà parce que tu ne proposes pas des scènes pouvant accueillir 120.000 festivaliers, sans prévoir d'écrans géants alors que les terrains ne laissent pas voir les artistes à plus de 3 mètres. Non Lolla, tu fais l’effort. J’ai même croisé un nain en face de la Perry. Et j’ai eu pitié de lui. Alors que je fais 1m60… Tout est dit.

Et puis, c’est quoi ce délire de coller autant deux scènes ? Que personne ne profite du concert qu’il a choisi ?

Mais surtout… Etait-on réellement à Paris ? Ou au fin fond de la Creuse ? J’ai mis plus de temps à rentrer dans le centre de la capitale, que j’en mets à aller à Nantes en TGV.

2H pour réussir à quitter le site. Aucun réseau mobile pour commander un taxi/Uber/… Une attente irréelle pour prendre des navettes totalement insuffisantes pour regagner l’arrêt de métro, sous une pluie battante. Pas de métros supplémentaires. Des mouvements d’une foule que j’ai trouvé incroyablement calme au vu de la situation (bravo les mecs). Mes petites bachelières trempées jusqu’aux os, pleurant de froid qui se faisaient hurler dessus par une sécurité méprisante…

Bref mon Lolla, ta line-up était sexy, mais niveau orga t’étais vraiment inbaisable.

Candice Joncour

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