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L’importance de ne pas oublier ses ex

Non. Je n’ai pas l’intention d’oublier mes ex-petits amis. Ni de te le demander. Non, je n’ai pas l’intention de taire leurs prénoms. Ni de te le demander. Je ne les aime plus, mais un jour : Je les ai aimés. C’est peut-être grâce à eux d’ailleurs qu’on a fini par se croiser ?

Avez-vous aussi déjà connu une relation dans laquelle évoquer ne serait-ce que le moindre petit souvenir devient tabou ou source de conflit ? Moi, oui. Dès lors, mes anciennes relations étaient diabolisées. Il fallait les taire comme si elles n’avaient jamais existé.

J’ai respecté cette volonté et me suis attelée à détricoter le passé. J’avais cette impression désagréable d’être ado à nouveau. La triste sensation surtout, que mon histoire était tabou.

Attention : Je ne dis pas qu’il faut en parler à chaque repas, seulement voilà : Chaque personne que nous rencontrons nous fait évoluer. Dans le bonheur ou la souffrance, nous apprenons et grandissons. Lentement, nous affinons les qualités que nous recherchons, les défauts que nous tolérons. Grâce aux amours que nous rencontrons, nous évoluons.

Chaque amour est une leçon.

Effacer ces histoires, est-ce revenir au point de départ ?

Peut-être. Toujours est-il que je me suis tue. Je n’ai jamais pu expliquer pourquoi tel comportement me semblait déplacé. Jamais pu parler de ce qui un jour m’avait angoissée. Je n’ai pas pu raconter le plus beau de mes roadtrips sous prétexte qu’il avait été vécu avec un ex que j’aurais tout aussi bien pu ne pas mentionner. Je n’ai pas pu expliquer qui j’étais avant, quels ont été les changements et peut-être est-ce la raison pour laquelle il n’a jamais compris qui j’étais maintenant.

Je respecte chaque personne que j’ai aimée, même les ex que j’ai détesté aimer, pour la simple et bonne raison qu’ils m’ont amenée à être qui je suis aujourd’hui. Je respecte chaque personne que j’ai aimée, parce que grâce à eux, j’ai appris. Je respecte chaque personne que j’ai aimée : Ils m’ont menée jusqu'à moi.

Nos ex, aussi bons ou mauvais qu’ils aient pu être, font partie de qui nous sommes et de notre passé. Les effacer, c’est rayer tout ce qu’on a réalisé grâce ou à cause d’eux. C’est rogner une partie de nous-même et je crois important de rappeler que quand on aime quelqu’un : On l’accepte tout entier.

On l’accepte avec ses doutes, ses craintes, ses peines et son bagage à souvenirs. On l’ouvre, on trie ensemble ce qu’il ou elle veut bien nous montrer, on fait le point, on apprend, on comprend, on l’aide à plier, repasser, jeter ou garder.

Une valise ne devrait pas effrayer. Même quand elle est prête à craquer, même quand elle est lourde à crever.

On ne laisse pas la valise fermée encombrer l’entrée. Coûte que coûte. Refusant fermement de la ranger. Parce qu’une valise fermée qui encombre l’entrée prouve qu'on n'est pas réellement chez soi, même quand on a les clefs.

Alors, bien souvent, dans le chagrin d’être incompris, dans l’incapacité de dire ce qu’on a ressenti : On finit par la récupérer et avec elle, s’en aller. 

Par @lalanguependue 

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