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Les femmes et les JO

Les JO viennent de toucher à leur fin, la flamme olympique s’est éteinte, soufflée par celui qui nous aura fait vibrer au rythme de ses longueurs, j’ai nommé bien sûr ce très cher Léon Marchand.

En vacances, dans notre canap’, chez nos potes ou en plein cœur de l’effervescence parisienne, si nous avons été nombreux.se à suivre cette compétition qui s’est voulue historique, en bonne féministe que je suis, je n’ai pas pu m’empêcher de m’intéresser à l’histoire et à la place de la femme à l’intérieur même de ces jeux.

On l’a dit et répété, les JO de Paris 2024 sont officiellement les premiers jeux respectant une parité parfaite. Une évolution positive donc, si l’on regarde les jeux précédents, mais que j’ai tout de même envie de nuancer : 

Cet objectif de parité a été fixé en 2004 et sans cesse mis en avant depuis lors. Le fait qu’il ait fallu 20 ans pour parvenir à cette parité montre surtout à quel point la considération mondiale pour les athlètes féminines est récente. De plus, cet argument, qui devrait en réalité être davantage une formalité, pour ne pas dire une normalité, a tellement été mis en avant dans la communication de ces JO que ce qui devait sonner comme une avancée positive résonne finalement comme du gender washing

En parlant de parité, celle-ci est d’ailleurs très loin d’être respectée si l’on regarde la nomination des chefs de délégation olympique et paralympique français. Spoiler alerte : Pas une femme. Idem en ce qui concerne les 36 fédérations de sport olympique, dont seulement 4 sont dirigées par des femmes. 

Pour la petite histoire, c’est en 1900 que les Jeux Olympiques s’ouvrent pour la première fois aux athlètes féminines. Elles sont alors 22 pour 975 hommes. Leurs épreuves concernaient uniquement le tennis et le golf, ainsi que les épreuves mixtes de croquet, équitation et voile, des sports jugés comme convenables pour la gente féminine. Il faudra attendre les JO de 1988 pour dépasser les 25% de participantes, puis 45% en 2016 à RIO et 48% à Tokyo en 2020.

Des chiffres, oui, mais derrière ces quotas se cachent des enjeux de taille pour les athlètes. En effet, la place accordée au sport féminin et aux athlètes féminines aux Jeux Olympiques a un très fort impact sur la promotion de l’égalité des genres ainsi que sur les opportunités offertes aux sportives dans le monde entier. 

C’est pour cette raison d’ailleurs, que la parité seule est souhaitable, mais inutile, si elle n’est pas accompagnée d’une visibilité et d’une médiatisation à la hauteur de cette parité numéraire.

Autre marque de sexisme omniprésente dans le sport, le fameux Male Gaze qui consiste à filmer et cadrer de façon différente les sportifs en fonction de leur genre. On s’attardera bien sûr davantage sur les courbes et les corps féminins, avec des plans qui sexualisent les athlètes et détournent l’attention de leurs performances. Ce biais est souvent renforcé par certaines tenues comme le fameux justaucorps en gymnastique ou le bikini en beach-volley. 

On saluera les deux joueuses françaises de beach-volley Alexia Richard et Lézana Placette, qui ont fait le choix engagé de jouer en short contre leurs adversaires allemandes. Un message fort, encourageant les athlètes à pratiquer leur sport, dans la tenue dans laquelle elles/ils se sentent avant tout le plus à l’aise. 

Autre bonne nouvelle pour cette édition 2024, afin de lutter contre le fameux Male gaze évoqué plus haut, Yiannis Exarchos, patron d’OBS (Olympics Broadcasting Services) a sommé les caméramans de l’événement de filmer de la même manière les athlètes féminins et les athlètes masculins. « Les femmes athlètes ne sont pas là parce qu’elles sont plus attirantes, plus sexy ou quoi que ce soit d’autre. Elles sont là parce qu’elles sont des athlètes de très haut niveau. »

Une directive appréciable, bien qu’encore une fois, évidente.  

Britany Lefebvre - @Indecence_et_Déraison

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