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Le jour où j'ai eu peur de l'amour

L’amour fait peur. Contre son gré, mais l’amour fait peur. Certains en tirent assez de force pour se laisser bercer par sa virulence et ses provocations romantiques, d’autres ne cherchent qu’à se protéger des effets qu’un amour soudain peut provoquer sur nos émotions, simplement en le considérant comme un risque. Qui n’a jamais ressenti ce chamboulement, cette somme de turbulences imprévues quand le cœur est mis à l’épreuve dans une rencontre et les débuts d’une relation naissante et grandissante, assaillie de bonheur ? Marc Lévy le décrit habilement : « l’amour est fait de veille, d’anxiété, d’émerveillement, de peur et d’admiration, comme une lumière sans ombre ou une oreille quand le malheur est silencieux ».

Mais de quoi avons-nous peur ? Comment les sentiments s’arment pour surpasser les esquisses naturelles de nos craintes en amour ? Une relation amoureuse doit être d’abord une injection intra-heureuse de sincérité dans les veines de nos sentiments, une surdose de douceur dans chacun de nos sens, un vertige émotionnel où nos désirs surplombent dans un vide romantique majestueux, le bonheur de se construire à deux dans une histoire lumineuse. Mais bien avant que la lumière soit, la peur peut s’inviter dans l’intimité de nos désirs. Il convient à nos cœurs et à nos esprits de négocier leur rançon, celle d’un bonheur convoité et espéré, un épanouissement brut, consolidé par nos promesses qui aura la force d’inciter la peur de l’amour, à se dissiper.

Nous sommes tous marqués, par des passés mouvementés, des échecs affectifs dont la plaie laisse sourire encore des brides de doutes sur la raison de donner une chance à un nouvel amour. Les blessures, les déceptions, les désillusions sont autant de marqueurs forts qui conditionnent la peur de laisser libre, l’expression de nos sentiments. En chaque rencontre, il y a ce sas de contrôle, où chaque émotion, chaque sentiment, est fouillé, déshabillé et surveillé pour en comprendre sa réalité. Est-ce que je lui plais vraiment ? Suis-je seulement le coup d’un soir ? Suis-je un simple pansement ? Va-t-il ou va-t-elle se lasser de moi et prendre ses jambes à son cou ? Ressentir l’amour, c’est ressentir autant d’interrogations que cette avalanche d’intensités dans chaque moment passé avec l’autre. Aimer déclenche des mécanismes de défense naturelle et inconsciente pour contrer le moindre mal affectif. Nous sommes défini par notre sensibilité et nos variations de sentimentalisme. Dans chaque début de relation, l’amour naissant est une partition vierge qui prend note de la musique de nos caractères et la culture de leur complicité, de leurs accroches et de leurs accords, pour faire barrage autant que faire se peut, à cette peur furtive.

La peur de souffrir, que l’on soit en couple ou non, est un incontournable en amour. La puissance graduelle des sentiments est l’origine de ces pensées. Une puissance telle, qu’elle éveille naturellement des doutes sur une relation à laquelle nous tenons. « Je t’aime de plus en plus et j’ai besoin de savoir si toi et moi, c’est pour de vrai », « M’aimeras-tu encore demain matin ? ». La complicité sincère, la vérité sur nos désirs et la transparence de nos émotions sont, dans ce ciel couvert, des réponses directes pour balayer avec minutie, la négativité et la peur de l’engagement dans une relation amoureuse. Dans chaque mot, chaque confession, chaque attention, chaque élan de romantisme, chaque démonstration, doivent se dessiner des arguments concrets pour nous assurer d’une relation amoureuse sereine et complète, avec ses imperfections et ses nuances.

Pour ceux qui résument l’amour à cet état de trahison automatique, à ce mal du siècle gouverné par des imposteurs insensibles qui traitent l’amour et nos sensibilités comme des contrefaçons, à tous ceux qui vivent sur la surface des cicatrices amoureuses, les cœurs brisés blessés des ruptures passées et des déceptions qui nous poursuivent, l’amour est une seconde peau, un manteau de sentiments régénérateurs, un trail d’émotions où chacune de nos courses est motivée par des espoirs romantiques. La peur de l’amour ne doit pas être gouvernée par le désir de trouver la relation plus que parfaite. La peur n’est qu’un saboteur de l’amour. Laissons-nous être assez vulnérable, gardons un infime part de naïveté, d’insouciance, pour se faire réellement confiance et pour reconnaître notre valeur dans chaque amour, en cours ou à venir.

Par @motpourmotofficiel

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