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Le courrier du cœur, cinquième édition

C'est déjà la cinquième édition de notre Courrier du cœur ! Le 22 octobre dernier, Morgane Ortin, fondatrice d'Amours solitaires, vous a demandé de lui confier des questions sur votre vie amoureuse. Après avoir choisi 3 questions parmi bien d'autres, elle y répond dans cet article. Vous aussi, interrogez l'oracle de l'amour une fois par mois, prochain rdv le 26 novembre en story sur notre compte Instagram AdopteUnMec.

Vaut-il mieux couper les ponts ou continuer à voir rarement la personne et se faire du mal après une rupture ?

La situation varie selon les personnalités et les histoires, mais en règle générale, je dirais qu’il ne faut jamais se forcer à continuer à voir de manière amicale la personne avec qui l’on vient de se séparer, en vue de préserver des bons liens si cela nous fait souffrir. Je pense même que la plupart du temps, après une rupture, il est bon de vraiment couper avec l’autre pour se reconstruire, faire un travail de sevrage, apprendre à vivre sans l’autre, et pouvoir traverser toutes les phases qui surviennent après la rupture sans avoir à les partager forcément avec la personne que l’on aimait, parce que ça a souvent pour effet d’amplifier les émotions : la tristesse, la colère, les rancœurs, puis le “pardon”, la mélancolie heureuse. Une fois que les longues conversations de rupture sont finies, que l’on a l’impression de tout avoir dit, et que la décision de la séparation est vraiment prise, je pense que ce temps de latence est important et essentiel pour arriver à reconstruire quelque chose de sain après la rupture, pour nous permettre de nous délester du poids de nos amertumes, de nos rancœurs, de nos tristesses. Une fois que nous avons fait ce travail, nous pouvons construire une nouvelle et belle relation avec la personne que l’on a aimée, si l’on en ressent toujours l’envie bien sûr.

Est-il utile d’écrire des lettres après une rupture sans les envoyer ?

Je pense que ça peut l’être, et c’est d’ailleurs une très bonne idée ! Écrire lorsque l’on traverse un moment de vie difficile est thérapeutique à plein de niveaux : déjà, parce que ça nous permet de matérialiser notre douleur et de la comprendre : écrire oblige à structurer sa pensée et à donner un sens à notre douleur et nos émotions. Ensuite parce que c’est libérateur de pouvoir tout sortir de soi et le poser sur papier, comme pour l’exorciser. Que la personne avec qui l’on vient de se séparer les lise ou non, peu importe, ce qui compte c’est de faire un acte fort pour soi, pour se retrouver, pour se sentir mieux, pour se comprendre. Puis écrire des lettres dans ce genre de moment peut aussi être un devoir de mémoire : c’est beau de garder des traces de ces moments où nous nous sommes sentis traversés par des émotions si fortes qu’elles nous ont donnés le vertige durant un moment. Ou bien, si l’on a envie d'un acte plus symbolique, on peut même brûler ces lettres, pour faire un pas dans sa nouvelle vie délesté du poids de ses souffrances.

Une relation de deux mois peut-elle davantage briser le cœur qu’une relation d’un an ?

C’est une question vraiment intéressante à laquelle j’ai dû beaucoup réfléchir avant de répondre. Je pense qu’une relation de deux mois peut plus briser le cœur qu’une relation d’un an, car la douleur que l’on ressent suite à une rupture ne dépend pas que du temps passé aux côtés de l’autre. Il y a beaucoup d’autres paramètres qui entrent en jeu. Deux mois de relation, c’est le tout début d’une histoire, la plupart du temps on n’a pas eu assez de temps pour connaître l’autre dans son intégralité, notamment les mauvais côtés, et c’est un moment d’une histoire d’amour au cours duquel on donne le meilleur de nous-mêmes. Il est alors facile de se projeter, de fantasmer, de s’imaginer comment l’histoire sera, toutes les promesses qu’elle semble dessiner. Une rupture au bout de deux mois, ça coupe l’herbe sous le pied et ça nous laisse seul face à nos projections, nos rêves et nos fantasmes et face à la frustration de ne finalement jamais savoir ce qu’il en aurait été. Rompre au bout d’un an nous laisse plus le temps de découvrir l’autre, de penser la relation, d’être confrontés à sa réalité. Ça nous donne peut-être plus l’opportunité de pouvoir relativiser : “de toute manière ce côté-là ne me plaisait pas chez elle/lui”, “nous n’avions dans tous les cas pas les mêmes envies pour l’avenir”, “notre quotidien en toute honnêteté, ne me convenait pas non plus”.

Morgane Ortin

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