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Le baiser

J’y ai pensé à minuit, tandis que certains se tenaient sous le gui (non, j’ai pas dit sous Guy, mais après tout, c’est votre problème). Son prénom à lui est encore plus joli et il finit parfois par un i. Comme le mien, parfois aussi.

Sous le gui, c’est là que l’on s’embrasse, non ? Oui, c’était le jour de l’An et les gens s’embrassaient, ou j’imagine, tandis que moi, j’embrassais un gin (là encore, j’ai pas dit Jim, et lui, il était plus au whisky).

J’ai un sourire tremblant en les regardant. Je repense aux baisers qui me manquent. Ceux que j’ai trouvés parfaits, peut-être. C’est quoi le baiser parfait ? C’est où ? C’est quand ? Avec qui ? À minuit, j’ai presque envie d’en pleurer. C’est quoi le mien ? Des fois, je me rappelle de rien et puis d’un coup, ça revient.

C’est dans le noir, sans se voir, juste se deviner. Quand il est tard et que la nuit danse comme le blanc de tes yeux que je vois briller. C’est dans un endroit caché. Vivons cachés, mon adage préféré. Baiser secret, baiser parsemé de pavés sous les pieds et sur la pointe pour pouvoir t’effleurer.

C’est à ma fenêtre quand tes bras se croisent si fort sur moi et sur des peut-être, dans le regard des étoiles qui nous guettent. C’est sur le pas de ma porte, comme une respiration mêlée qui veut dire, ne pars pas, ne pars jamais, reste au creux de mon souffle, reste au creux de ma voix. C’est dans une douche aux lèvres mouillées et aux empreintes des miennes laissées sur le miroir au travers de la buée. C’est dans un lit pendant l’étreinte au goût de tes soupirs moites écrasés sur ma joue et des miens qui viennent mordre ton cou. C’est boire dans ton verre de vin, juste là où tu as bu pour retrouver ta lie. C’est quand tu n’es pas là et que j’embrasse ton air de loin. Et toi, respires-tu mes lèvres de là-bas, parfois ?

C’est partout, c’est le jour, c’est la nuit. Le baiser, c’est t’embrasser du regard à travers la rue, celle où je marche tous les jours de ma vie. C’est t’embrasser du regard quand tu as bu ou que tu as joui. C’est le baiser déposé dans la lumière de nos étreintes. C’est des yeux qui s’embrassent, s’embrasent, troublés, couplés, captés. C’est le baiser le plus long et le plus court du monde à la fois. Le baiser, c’est ton monde qui rencontre le mien, le baiser dont on ne revient jamais et auquel on veut revenir toujours. Le baiser de l’amour sans le dire jamais, mais pour un toujours muet.

C’est partout, c’est le jour, c’est la nuit, c’est la morsure suave qui me reste quand tu pars.

Le baiser parfait n’est pas. Le seul baiser qui compte, c’est le baiser de toi. D’hier et de demain. Il y a mille vies dans ce baiser, mille vies encore à raconter. Mes lèvres se languissent de toi.

C’est partout, c’est tout le temps, c’est le jour, c’est la nuit. Tu n’es pas Guy, mais viens quand même avec moi sous le gui. Il fait froid sans toi, ce soir, à minuit. Mais dis, quand reviendras-tu ? Rattrape Athéna, elle veut encore les plus beaux baisers ici-bàs avec force, mais sans arme ni combat.

Où que tu sois cette nuit, en travers les néons, la lune, les cris et dans ma solitude, j’embrasse ton nom. Embrasse le mien qui te sourit. Il est l’heure de nouveaux baisers volés à l’infini.

Par @plaquemoisurtonmur

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