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L’amour en crise : Info ou intox ?

On l’entend souvent celle-là :

“Les couples ne tiennent plus comme avant !” ou encore  “aujourd’hui, on se sépare pour un oui ou pour un non !”

Mais ces affirmations sont-elles réellement fondées ? 

Dire que de nos jours les séparations sont plus fréquentes qu’à l’époque de nos grands-parents, sur le papier, c’est une vérité. 38 949 divorces en 1972 pour un peu moins de 130 000 en 2017, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Mais dire cela et s’arrêter à ce chiffre, c’est aussi ne rien dire. Ou plutôt, c’est ce chiffre, sorti de son contexte, qui ne veut rien dire.

Et si, du coup, on aborder la chose sous un angle différent ? 

La question serait alors non pas combien, mais pourquoi les couples se séparent davantage aujourd’hui qu’il y a 50 ans ?

1. Se méfier des chiffres.

Il est vrai que les statistiques montrent une augmentation du nombre de divorces et de séparations ces dernières décennies. Mais comme tout pourcentage, il est aisé de s’en servir pour avancer des théories et des affirmations qui ne tiennent finalement pas la route. Si les couples se séparent plus souvent, ce n’est pas forcément signe de déclin de l’amour. Ça ne veut pas non plus dire que notre génération est incapable d’entretenir des relations stables et durables. Au contraire, cela peut témoigner d’une évolution des mentalités et d’une plus grande exigence vis-à-vis des relations amoureuses.

Pourquoi cette hausse ? Plusieurs facteurs entrent en jeu :

  • L’allongement de l’espérance de vie : Nous vivons plus longtemps, ce qui signifie que les couples passent plus de temps ensemble. Or, plus une relation dure, plus elle est susceptible de connaître des hauts et des bas.

  • L’évolution des rôles sociaux : Les femmes d’aujourd’hui sont bien plus indépendantes financièrement que leurs grand-mères. Cette autonomie leur donne les moyens de prendre des décisions concernant leur vie amoureuse, et donc possiblement de quitter une relation insatisfaisante, sans être restreintes par les contraintes financières et matérielles.

·       La montée de l’individualisme : Notre société valorise de plus en plus l’épanouissement personnel. Il est donc logique que les individus soient moins enclins à rester dans une relation qui ne les rend pas heureux.

·       La séparation devenue monnaie courante : Divorcer ou se séparer, qu’il y ait des enfants ou non, n’est plus vu comme honteux. La parole s’est largement libérée à ce sujet au point que le divorce et les familles recomposées sont aujourd’hui socialement parfaitement acceptés, pour ne pas dire que c’est devenu un non-sujet.

·      Plus de choix, plus de tentations ? Quand à l’époque il s’agissait de choisir sa future femme ou son mari parmi les jeunes de notre village, avec pour seul moyen de communication, quelques feuilles et son stylo, l’hésitation était forcément bien moindre. Aujourd’hui les gens bougent, ils voyagent, changent de ville, de pays, de groupe d’amis, de travail, la communication sans limites avec le monde entier est désormais rendue accessible à tous grâce aux réseaux sociaux et autres canaux, bref, les opportunités de rencontres se sont démultipliées de façon exponentielle en à peine 20 ans. Et forcément, ça, ça pèse dans la balance.

2. L’épanouissement personnel : un luxe moderne ?

Nos grands-parents, eux, restaient souvent ensemble "parce qu’on ne divorce pas". Les considérations sociales, la pression familiale et les difficultés financières les incitaient à maintenir le couple, même lorsque l’amour s’était étiolé.

Aujourd’hui, les choses ont changé. Nous accordons une importance primordiale à notre bien-être émotionnel et à notre épanouissement personnel. Nous nous autorisons à quitter une relation qui n’est plus alignée avec nos besoins et nos envies, et ce, quel que soit l’âge ou la durée du couple.

Pour moi, cette notion de bonheur personnel temporise largement les chiffres alarmants des séparations. Après tout, ne vaut-il pas mieux être heureux.ses séparé.es que malheureux.ses ensembles ?

3. Vers un nouveau modèle de couple ?

Si les séparations sont plus fréquentes, c’est aussi parce que nous nous mettons en couple et nous marions par amour et non plus par convenances. Alors oui, nous savons que les relations amoureuses demandent du travail, de la communication et des compromis, mais nous savons aussi que l’amour ne suffit pas toujours à faire durer un couple.

En somme, les séparations ne sont pas forcément synonymes d’échec. Elles peuvent être le signe d’une évolution positive des mentalités, d’une plus grande exigence vis-à-vis des relations amoureuses ainsi que d’une certaine résilience face à l’impermanence de toute chose. Et puis j’aimerais dire aussi que la fin de l’amour amoureux n’est pas forcément la fin de l’amour tout court. Certaines relations sentimentales se transforment avec le temps en d’autres formes de relations, tout aussi belles et précieuses.

Alors, plutôt que de voir cette hausse des divorces comme une crise de l'amour, ne serait-ce pas plutôt un signe que nous aspirons à des relations plus authentiques et plus épanouissantes ?

Pour conclure on pourrait dire que si nos grands-parents restaient ensemble "parce qu'on ne divorce pas", nous, on se sépare "parce qu'on le peut". Et c'est peut-être bien ça finalement le progrès !

Britany Lefebvre - @Indécence_et_Déraison

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