L’amour à distance, c’est possible ?
Je suis convaincue que l’amour, le grand, n’est pas une question de distance. On aime avec la tête, pas avec un mètre. Pour adorer toujours des personnes qui sont partis à jamais, je peux assurer que même loin des yeux, certains restent près du cœur. Ainsi, je ne crois pas que l’amour à distance soit voué à l’échec. Je pense qu’il est voué à la résilience :
Aimer quelqu’un qui se trouve loin est une épreuve douloureuse. Les doutes gagnent du terrain tandis que la moitié s’éloigne. Les habitudes se font la malle. On se sent seul, sans l’être cher. Des incompréhensions déclenchent des guerres. C’est vrai.
Et si le corps, l’étreinte, le baiser et le parfum sont indispensables, nous tombons aussi et surtout amoureux d’un humour, d’une vision, de rires et de chagrins.
Tout cela existe bien, même loin.
Quand on nous impose de ne plus vivre ensemble, on a toujours le choix du « comment le prendre » : Aimer l’autre à distance, c’est le redécouvrir. C’est l’occasion de parler par messages interposés comme on le faisait il y a quelques années. La possibilité de poser des questions et de dire ce qu’on osait pas évoquer quand nous étions nez à nez.
Une relation à distance, c’est l’opportunité de se manquer. C’est collectionner des instants qu’on a hâte de raconter. Vivre un peu pour deux quand bien même l’autre est éloigné. C’est se languir de vite, très vite se retrouver.
Une relation à distance, c’est solidifier son histoire d’amour avec l’autre autant qu’avec soi. C’est se trouver des passe-temps, comprendre où on va, ce qu’on aime ou pas. Sans lui, sans elle : Juste – moi -. Par la force des choses, c’est apprendre à (se) faire confiance. C’est planifier des moments où on se retrouvera dans la bienveillance.
Une relation à distance, c’est cristalliser l’image de l’autre et l’aimer bien plus ou lentement, se détacher, vaincus.
Un jour ou l’autre, chaque couple est amené à traverser deux de ces épreuves : l’éloignement et l'emménagement.
Trop proche ou trop loin ?
L’un ou l’autre peut – être fatal – ou idéal -. Consolider ou tout casser. (C’est douloureux, je sais.)
Mais on ne retient pas les gens qu’on aime. On leur offre le cadeau de la liberté et du choix.
On conserve son amour propre, son respect de soi.
Notre moitié, celle qui est faite pour rester, le fera avec bonheur. Pas parce qu’on lui aura demandé de ne pas nous briser le cœur.
Ainsi,
De cette grande épreuve qu’est la distance, l’amour peut triompher. Toujours. Il peut échouer, aussi. Seulement quand ce n’était pas celui qui nous était destiné.
Vous aurez mal de vous éloigner de l’être aimé. Oui.
Mais les sentiments qui vous lient :
Croyez-moi,
Eux, se moquent des kilomètres.
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