La solitude de fin d’année
Au mois de décembre, les esprits s’échauffent face aux incontournables préparatifs des festivités de fin d’année. Un flot d’interrogations existentielles anime nos organisations personnelles : vais-je passer les fêtes seul.e ? Où ? Avec qui vais-je terminer l’année en beauté ? Souvent, la fin d’année nous bouscule avec ses codes. De Noël à Nouvel an, toutes ces manifestations sont considérés comme des stimulants universels pour se sentir plus aimé ou plus aimant. Mais derrière ces effets de groupe, la solitude est aussi une carte joker pour traverser cette période euphorique et gorgée de démonstrations. La fin d’année est un diagnostic imparable qui fait l’état des lieux de nos sentiments achevés et en cours mais aussi de notre santé émotionnelle. Un esprit conquérant d’envies en prévision d’un nouveau départ avec de bonnes résolutions.
Le couple n’est pas une règle d’or, ni une preuve de réussite. La solitude du coeur peut être perçue comme une force intérieure pour ceux qui estiment que leur équilibre n’est pas sourcé dans les manifestations de groupes, le brouhaha des foules, dans le sens de la fête mais plutôt dans un recueillement solitaire et intime.
« Mieux vaut être seul, que mal accompagné. » À l’heure où beaucoup matérialisent la fin d’année par le fait de ne surtout pas être seul, certains restent sensibles à l’importance de leurs émotions et ne visent pas des relations amoureuses ou passagères, pour combler un blanc affectif. Être seul et « cerné de couples », ce ne sont pas des raisons pour sculpter des relations « sosies » d’un amour qui sonnerait faux. Être seul en fin d’année, c’est avant tout une occasion brute et sincère, de s’avouer et de revendiquer fièrement ne pas avoir trouvé un parallèle amoureux qui correspond à notre cadence de vie, notre caractère et nos lubies. La fin d’année n’est pas un bilan ou un contrôle technique de nos sentiments. Juste la fin d’un cycle qui ouvre nos envies à de nouvelles directions pour s’épanouir au mieux, les trois cent soixante cinq jours qu’il reste à dessiner.
Finalement, pourquoi la solitude est sûrement un excellent statut pour la fin d’année ? Parce qu’elle n’encombre pas nos pensées et devient un dialogue intérieur. Dans le confort de la solitude, il tient à chacun de vivre ce statut de « single » pendant les fêtes comme une fresque de libertés et de plaisirs, sans pression ni nervosité, laissant à nos plus belles envies une occasion naturelle de s’exhausser. Être seul mais enrichi d’assurance renforce notre degré d’attractivité, cet espèce d’aura qui se dessine autour d’une personnalité épanouie, sereine, bercée par l’ambiance des fêtes et d’une fin d’année débordantes de projets et de conquêtes.
Être seul en fin d’année, c’est un menu prestigieux d’émotions souriantes, d’envies compulsives et des guirlandes de plaisirs convoités. C’est la sensation de se sentir comme un électron libre, avec un coeur volatile, enfantin sans retenue, laissant la libre expression à ses désirs. La solitude n’interdit pas de casser une routine casanière en provoquant des instants éclatants : une virée entre amis tard dans la nuit, un repas avec sa famille, un voyage inédit pour donner tort aux couples casaniers trop affairés en cuisine ou dans les préparatifs de la fête de nouvel an, une danse improvisée seul(e) au réveil devant les chaînes de clips. C’est l’occasion de réinventer la décoration intérieur de son chez-soi en lui donnant encore plus de personnalité. C’est cette grasse matinée timide, ce bain relaxant, cette sieste pendant que la neige tombe ou encore cette nouvelle préparation sportive pour affuter nos sentiments athlétiques.
Comme l’exprimait Vilhelm Ekelund, « la solitude est un art » qui fera mentir les mauvaises langues qui revendiquent que la solitude de fin d’année est un fléau, un mal honteux menotté à nos chevilles. La réflexion va bien au delà de ces préjugés. La solitude peut être au contraire, dégustée comme une source déroutante de bonheur pour faire de chacun, une personne heureuse. La solitude est aussi un puits de créativité qui donne à la vie une couleur positive, pour s’extraire du monde et s’entendre avec soi-même pour mieux s’entendre avec les autres.
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