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Je suis allé au Burning Man et je vous raconte ce que j'y ai vu

Alors que vient de se terminer la trentième édition du festival mythique, Michael, un habitué, nous raconte son expérience de « burner ».

C’est la quatrième fois que je me rends au Burning Man, et c’est toujours aussi dément. Pour ceux qui ne connaissent pas - qui vivent dans une grotte -, il s'agit d'un festival énorme qui a lieu dans le désert de Black Rock, au Nevada (États-Unis) pendant une semaine. La trentième édition se terminait le 5 septembre après l’immolation d’une immense effigie humaine : une tradition. Chaque année se créé une véritable ville éphémère où se retrouvent près de 70 000 burners (surnom donné aux festivaliers).

Pour moi qui n’ait pas connu Woodstock (j’ai 34 ans), ce rassemblement représente une utopie hippie où tout semble permis et où la créativité est décuplée. Et même si les places sont devenues très chères (1300 dollars la semaine), le voyage en vaut vraiment la chandelle c'est pourquoi j'économise dès que je peux pour me le payer. Musique jouée très fort, liberté, partage, communion, esprit new age, drogues, installations et autres aventures loin de nos mentalités occidentales étriquées sont légion. Et ça fait du bien d'être immergé quelques jours dans un monde sans normes et obligations. Je vois cela comme une semaine où je me ressource et trouve l'inspiration. Pour mieux retourner dans la vie réelle ...

Difficile d’expliquer l’ambiance qui règne ici. Si vous avez vu Mad Max, les décors du film vous donneront une petite idée du cadre. Pour le reste, aucun festival au monde ne ressemble au Burning Man. Il s’agit d’une expérience totale, que l'on vit profondément. J'y ai croisé, au milieu de beaucoup de poussière, des festivaliers décomplexés déguisés en créatures futuristes, en fées, en animaux, en total look latex ou complètement nus (le naturisme est fortement encouragé dans les naked bars). Personnellement je n'ai pas tenté, mais voir des hommes et des femmes avec pour seul vêtement un slip en peau de bête m'a détendu direct.

Les costumes fous rendent l'ambiance folle, ce qui change des festivals où je suis allé en France toujours « plus sages » et moins visuels. Mais je vais surtout à Burning Man pour vivre différemment pendant quelques jours. Les organisateurs y encouragent la libre expression, la paix, l’entraide, le troc, l’autogestion, le bénévolat, l'art en commun et les échanges, le but étant de faire tomber toutes ses inhibitions et de se redécouvrir. Ce qui personnellement me fait oublier la grisaille et l'individualisme de ma ville : Paris.

Le Burning Man peut s’avérer une expérience parfois difficile qui met le corps à l’épreuve. On campe, on a chaud, on doit toujours avoir sa gourde sur soi et on mange peu (vegan la plupart du temps). Quand au Wi-Fi, en plein désert, on oublie. La plupart du temps, on a l'impression d'être Robinson Crusoé, perdu sur son île. L’avantage est qu’on se connecte à l’autre et que l’on devient plus ouvert aux concerts (très nombreux), cours de yoga, animations, performances artistiques, sculptures étranges et véhicules mutants. Je me suis fait beaucoup d'amis là-bas, avec qui j'entretiens encore des liens. Tous ont des boulots très prenants et viennent lâcher la pression au Burning.

Évidemment, la philosophie de base (née sur une plage à San Francisco) dans les années 80 a un peu de plomb dans l’aile. Des espaces V.I.P, qui ont été saccagés cette année par des esprits rebelles et des célébrités (Katy Perry, Paris Hilton, Cara Delevingne, Mark Zuckerberg), viennent compromettre légèrement l’esprit alternatif du lieu. Et les places sont tellement demandées qu’un tirage au sort est désormais organisé pour obtenir le précieux pass. Je ne sais donc pas si je pourrai bientôt y retourner... Ce qui ajoute encore plus d'attrait pour l'évènement.

Mais l’atmosphère complètement déjantée reste très au dessus des autres festivals où je suis allé dans ma vie, même Coachella ou Glastonbuy. Pour vous donner un aperçu de la folie Burning Man, sachez qu'une partie des cendres de David Bowie a été dispersée dans le désert cette saison et un Boeing 747-300 Jumbo Jet de 1985 a été transformé en club à l'atmosphère psychédélique. Personne n'arrête les « burners » qui débordent d'imagination !

Mon meilleur souvenir du festival demeure mon immersion dans l’ « orgy dome ». Il s'agit d'une grande tente avec des coussins et des matelas confortables posés au sol où on peut venir faire l'amour en couple ou seul avec d'autres aventuriers du « peace and love. » J'y suis allé il y a quelques années avec ma copine de l'époque. On avait rencontré un couple d'Allemands qui s'y rendait et occupait la tente à côté de la nôtre. Dans la longue file d'attente qui laisse le temps de dé-saouler, redevenir maître de son corps, on nous a distribué des préservatifs et des produits pour se laver les mains, pendant que d'autres mains nous touchaient et que des couples s'embrassaient. L'ambiance était à la fois très sexuelle et ultra cool, ce qui a contribué à laisser tomber mes complexes et mes doutes. On a finalement fait l'amour devant d'autres couples amateurs d'amour libre et de partage, et même si les orgies n'ont jamais été mon fantasme avant, ça reste l'un des meilleurs souvenirs de ma vie. Sans doute grâce à la magie « burning man »...

Plus de photos du festival ici.

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