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Ce que j'ai appris suite à ma première détox digitale

Comme vous peut-être, je fais partie de ces personnes ultra connectées qui énervent tout le monde. J'ai toujours mon téléphone greffé à la main, que je consulte toutes les 5 minutes sans raison, car j'éprouve un besoin vital de vérifier mes mails, mon blog, mes comptes Facebook, Instagram, Tumblr, Pinterest, Twitter, Snapchat et What's App. Si je ne le fais pas, j'ai l'impression d'avoir raté quelque chose d'essentiel. « Quoi, Prince est mort ? Quoi, la loi travail est maintenue ? Quoi, il y a eu de la casse ? Quoi, machin n'est plus avec truc ? ».

Oui j'avoue, je souffre d'un sentiment de FOMO (fear of missing out) puissant, et je crois qu'on peut dire que je suis accro à Internet comme d'autres le sont à la gonflette, aux smoothies ou aux médocs. Les rares moments où je suis pas vissée à mon téléphone, je travaille sur mon ordinateur, je « tchate» avec des connaissances sur Skype ou je regarde une série sur mon ordinateur. Et lorsque je n'ai aucun message ni like, ou que quelqu'un me « défriende » ou me « défollowe », je frôle illico la dépression. Bref, ma vie ressemble à un « hashtag» géant où je ne peux pas manger un burger sans le prendre en photo et le poster à la vue du monde. Mais apparemment je ne suis pas la seule : en moyenne 70 % des Français vérifient leur messagerie toutes les cinq minutes et 78 % se connectent avant de se coucher, d'après des chiffres relayés par Le Monde.

Inquiets, certaines personnes de mon entourage m'ont alertée à plusieurs reprises : « Tu racontes trop ta vie, bientôt tu vas poster : bon les gars, je vais me doucher là » ou « ce type n'est pas ton ami, c'est un copain virtuel. Méfie-toi. » 

Jusqu'au jour où j'ai déménagé. Dans le réel. Avec d'authentiques cartons qui pèsent une tonne. Alors que mon compte Facebook comprend 5000 amis (la limite), seulement 3 sont venus me prêter leurs bras « IRL ».

Et puis il y a eu cette étude. Les réseaux sociaux – notamment celui créé par Mark Zuckerberg - rendraient malheureux. Je finissais par ne plus trop liker les filles en trikinis en train de boire des cocktails sur des plages sublimes et ces mecs postant des statuts de la win du type : « Va voir Majid Jordan ce soir avec places backstage avant de filer aux Bains Douches. » Il fallait que ça cesse, que j'arrête de stalker mes ex's et de poster des photos de gifs de chats « trop cute » dix fois par jour.

J'ai commencé à me renseigner sur les retraites dans un monastère. Mais je ne me sentais pas assez croyante pour être parmi des gens touchés par le sacré. Puis j'ai regardé – toujours sur Internet – les séjours de détox digitale proposés par certaines cures de thalassos, hôtels de luxes ou châteaux. Le problème, c'est que ça coûte encore plus cher qu'un iPhone7 (pour lequel j'économise depuis plusieurs mois).

Finalement, le sort a joué en ma faveur. Une amie m'a proposé de partir une semaine à la campagne, dans les Cévennes, avec sa famille. Elle m'a dit, d'une voix très sérieuse (presque terrifiante) : « je te préviens, il n'y a pas le Wi-fi. Tu ne vas pas nous faire une dépression, hein ? » Normalement, j'aurais fui. Et puis j'ai vu sur Google Images ces superbes photos de verdure à perte de vue. Ça m'a séduit, j'ai dit oui : l'occasion idéale pour me déconnecter. Cette coupure forcée a d'abord été bénéfique : je discutais avec les gens, je lisais, je me baladais, j'admirais les oiseaux pendant cinq minutes. Puis j'ai ressenti l'envie de partager -virtuellement- avec mes amis resté à Paris, la beauté de cette mise au vert et c’est là que les choses ont commencé à se gâter. Au bout de trois jours sans connexion, j'ai commencé à me sentir mal, à tourner en rond, à ressentir une sorte de solitude. Comme un junkie en mal de came, j'avais la veine battante et la paupière tremblante face au clignotant du wi-fi éteint. Le jeûne avait assez duré. Le quatrième jour, j'ai rejoint le semblant de village le plus proche où se trouvait un café disposant d’Internet. Le Graal ! J'ai marché pendant 45 minutes, et, enfin arrivée, j'ai pu poster : « toujours en vie » en statut Facebook. J'ai obtenu 145 likes. De quoi compenser la fracture de marche que je venais de faire.

Depuis cette aventure détox, j'ai opté pour une autre thérapie, un peu plus soft : une fois par mois, j'éteins tout pendant 24 heures. Plus, c'est juste pas possible. #nolife

Asia Ferrara.

Trois idées de détox digitale pour ceux qui n'ont pas d'amis à la campagne ...

1/ Au Costa Rica, le Four Seasons situé dans la région tropicale de Guanacaste propose une programme «Disconnect do Reconnect». Une vingtaine d’activités non connectées permettent de se ressourcer comme des virées en kayak, l’observation d'oiseaux ou des cours de danse.

2/ Aux États-Unis, le Lake Placid Lodge organise des retraites au cœur du massif des Adirondacks dans un décor montagnard. Il suffit de donner tout votre matériel technologique à l'entrée avant de renifler l'air oxygéné.

3/ Appliquer quelques conseils simples, disponibles ici. La solution la moins onéreuse et la plus douce. Car plus qu'une mode, la digital detox (au moins un soir par semaine) est nécessaire de nos jours.

Visuel : Ajgiel

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