Friendzone : Addiction en voie de développement
La Friendzone c’est comme l’eldorado à l’époque de la conquête de l’ouest : ça peut rendre fou, il y aura PEUT-ÊTRE de l’or, mais PEUT-ÊTRE pas. La Friendzone, c’est lorsqu’on cherche un signe, un geste de la part de son « ami », dont on rêve quand même chaque nuit, pendant que lui garde au chaud les indications géographiques pour nous faire arriver jusqu’à sa source. En résumé, c’est la merde. Ouais. Comme dans un texte de rap.
Comment est née la friendzone ?
Comme tous les continents, le pays de la Friendzone est né après un tremblement de terre. Rupture, accouchement, déception, déchirure, bref, n’importe quel événement qu’on vit au forceps et qui nous déboussole à au moins 11 sur l’échelle de Richter. C’est dans ces moment sus-nommés qu’on recherche une compagnie bienveillante puissance 4, mais quand même sexuée, parce qu’il faut pas déconner sinon autant passer deux semaines à se faire engraisser chez ses parents.
De cette nouvelle amitié avec donc un GARCON pour une FILLE HETEROSEXUELLE, naît ce que Freud aurait appelé un TRANSFERT. Non, pas un transfert d’argent comme dans les mails « bonjour je suis diplomate, j’ai perdu mon chéquier pouvez-vous me prêter 25 000 euros que je vous rends lundi à l’endroit qui vous conviendra », non non, un vrai transfert d’amour de la part d’une personne qui en a besoin envers une personne qui se laisse aimer.
Le principe et les rouages du concept
Se trouver en friendzone avec une personne consiste à :
- sourire quand on repense à un truc marrant qu’il / elle a dit
- ne pas avoir de mal à lui envoyer un texto après-tout-j’ai-le-droit-car-c’est-mon-AMI (au mot ami, deux cent petits diablotins feront une farandole dans votre tête mais vous ferez semblant de ne pas les apercevoir).
- avoir envie de lui acheter ses trucs préférés parce que oh comme par hasard on tombe dessus. Exemple : « oh, une boutique distribue des gaufres à la vanille de marque MEERT à 20 mn de chez moi, oh ça tombe bien j’avais bien envie de faire 20mns de transport pour tomber par hasard sur cette boutique.
- lui offrir l’air de rien ses trucs préférés parce que c’est ce que font les AMIS. Exemple : tiens je passais devant chez MEERT après avoir fait 20mns de transport et j’ai vu qu’ils faisaient des gaufres à la vanille. C’est toi qui aime ça n’est ce pas ?
- lui parler dès qu’il se connecte et lui faire des blagues pourries parce que les amis contrairement à vos TARGETS ne vous JUGENT PAS.
Posologie et contre-indications :
Le traitement par la Friendzone est comme le reste des choses agréables dans le monde par exemple le rosé, la pizza, la sodomie, les retraites dans une abbeye, le car wash : leur abus est dangereux pour la santé.
Au début on se dit « ah ah tiens je suis bien quand je suis avec mon AMI » (diablotins/farandoles/etc.), puis « ah ah tiens ça fait trois jours que je ne l’ai pas vu il me manque », puis « ah ah il m’a dit qu’il n’aimait pas trop mon nouveau jean’s je ne le mettrai plus jamais » et pour finir « AAAaaaAAAaaaaH il a serré une meuf hier soir, je veux MOURIR et écouter Streets of Philadelphia jusqu’à me vider de tout mon sang ».
Pendant ce temps, l’objet de votre désir ne se doute de rien. Est ce de votre faute ? De la sienne ? Cette personne n’étant pas de la douane, rien ne l’oblige à fouiller votre coffre : si vous ne déclarez rien, il pense certainement qu’il n’y a RIEN à déclarer. Alors soit vous lui écrivez une lettre parfumée, que vous ne lui enverrez pas faut, pas déconner non plus, mais qui vous permettra de comprendre ce que vous ressentez, soit vous lâchez l’affaire.
Bonne chance avec votre prochaine friendzone, et n’oubliez pas ce que notre vieil ami Picsou disait (ou Lacan je sais plus) : « l’amour c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas ».
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