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Etes-vous un boubour ?

Alors que le mot « hipster » est presque devenu une insulte confinant à la caricature, une nouvelle espèce se dessine. Il s'agit du « boubour » ou « bourgeois-bourrin », beaucoup plus macho que son ancêtre, le « bourgeois-bohème ». Et voilà pourquoi on le déteste déjà.

Comment le reconnaître ?

Comme pour les mots « croûte » ou « sparadrap », le terme « boubour » contient son sens dans sa seule sonorité. Le « r » tranchant et malvenu après le doux « bou » laisse visualiser le personnage qui se cache derrière l’appellation. Vous en avez sûrement dans vos ami(e)s, ou pire, vous en faites partie.

Nabilla Benattia

Le boubour est un homme ou une femme qui parle fort, mange gras plus que bio, porte des chemises à carreaux, conduit des motos ou écoute du metal. Cette version macho du bobo piétine son prédécesseur avec toute sa virilité. Trump, Zahia, Nabilla et Booba en sont des parfaits exemples.

D'où vient-il ?

Le boubour est né en 2013 est est décrit ainsi : « C’est un retour à une forme de domination décomplexée, c’est-à-dire sans complexe et sans complexité, avec un refus de tout ce qui a fait la subtilité du monde d’aujourd’hui. C’est un mélange d’immobilisme, de repli sur soi-même et de machisme, mais qui se donne les atours du chic et de la modernité. »

Donald Trump

Ses caractéristiques ? Virilité, machisme ordinaire, passion du fric…Le boubour pourrait presque être pris pour un beauf s'il n'était pas sauvé par sa pseudo-branchitude affichée (l'esthétique cuir-barbe-tatoo-bûcheron n'a jamais été aussi cool...). Le Magazine GQ enfonce le clou en expliquant que ce nouveau sale type idéal « incarne sous toutes les latitudes, l’abandon de l’exigence et la mort de l’altérité ». Le boubour représente en quelque sorte un rouleau-compresseur de la simplification, un gros bras aux idées arrêtées, qui critique tout ce qui échappe à sa pensée et qui se réjouit de la mort du bobo... un bourrin dans toute sa splendeur comme son nom l'indique.

En quoi ressemble-t-il au bourgeois-bohème ?

À première vue, les deux sont des concepts « fourre-tout » et permettent à n’importe qui de se prétendre sociologue. Par exemple, dans le clan boubour, on trouvera aussi bien le fan de OSS 117, Persol sur le nez, macho paternaliste vieille école, que le motard tatoué fier de sa virilité qui écume les restaurants de viande de son quartier. Alors que le bobo se cantonne plutôt au graphiste fauché, pré-trentenaire à lunettes amateur de soirées et côtoie le père de famille qui aime le no gluten et qui ne jure que par son vélo. Mais le plus intéressant dans ces typologies, c’est qu’il s'est opéré un véritable glissement.

Booba

En effet, de nombreux bobos, sans doute effrayés par ce qu’impliquaient leurs propres valeurs (respect des autres, conscience de chacune de nos actions, aspiration au bien-être pour tous), virent fièrement « boubours ». Amateurs de vintage (comme les hipsters), ils sont aussi nostalgiques des années 1970, dernière décennie du mâle dominant, mais aussi celle du sexe hédoniste et d'une certaine liberté. 

 Es-tu un boubour ?

Tu aimes la côte de bœuf et lire Hemingway ? Tu rêves d’une Triumph Bonneville et portes des pompes en beau cuir ? Tes chemises sont à carreaux et tu ne t'es pas reconnu totalement dans Nuit Debout ? Tu pourrais bien être un(e) boubour.

Mais ne t'inquiète pas, bientôt un autre te remplacera ! 

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