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Des auteurs qui donnent envie d’aimer

Et si nous parlions d’auteurs inspirants ? Ces auteurs qui savent mieux que quiconque raconter l’amour au point de faire bander un infirme. Au nombre de trois, je dépeindrai ici le portrait critique d’auteurs inspirants pour la place accordée à l’amour dans leurs œuvres. Mon premier est un écrivain du réalisme, mon second est un débauché romantique et mon dernier est une dernière élue pour le Prix Fémina.

Stendhal est l’amour théorique

Dans De l’amour, Stendhal théorise les différentes formes d’amour. Ces différentes formes d’amour dont il s’applique à faire le développement sont évidemment à remettre dans le contexte de l’époque à laquelle l’œuvre a été écrite, quoiqu’elles s’appliquent toutefois parfaitement à notre temps, puisque finalement, s’il y a bien une chose qui ne se démode pas, sinon jamais, c’est bien l’amour. Ainsi, l’auteur décrit quatre formes d’amour : l’amour-passion, l’amour-goût, l’amour physique et enfin, l’amour de vanité. Au reste, Stendhal précise qu’au vu de la complexité humaine, il serait présomptueux de nier l’existence d’autres nuances amoureuses. Cantonnons-nous aux quatre principales. L’amour-passion, contrairement au sens que nous lui donnons aujourd’hui, est l’amour qui relie deux esprits.

Comme les romans de la grande littérature le dépeignent, un esprit tombe amoureux d’un autre esprit et le spectacle amoureux commence. L’échange entre les deux esprits, très vite, devient malsain, pourrissant, cruel. Puisque de la passion naît le malheur. Ainsi, l’amour-passion est donc une puissance, une alchimie psychique entre deux êtres. Si bien que dans son excès, l’inévitable finalité ne peut être que tragique. L’amour-goût quant à lui, est cet amour sage qui relie deux personnes aux goûts communs, filant droit vers un destin tranquille. L’amour-physique est l’amour des jeunes gens, animés par les premiers désirs, les premières pulsions sexuelles qu’offre la beauté d’un corps étranger.

Enfin, celui-ci étant mon préféré, l’amour de vanité. Si Stendhal vivait aujourd’hui, il ne serait pas surpris. Il n’y a pas de meilleure époque que celle d’aujourd’hui pour représenter l’amour de vanité. Pour faire court, l’amour de vanité consiste à développer un amour fou pour un nom, une personnalité, une image, un objet convoité. Parfaite peinture de ce que provoque l’accessibilité des réseaux sociaux. Ceci étant écrit, je pense qu’une fois ces définitions théoriques assimilées et inscrites, l’être humain est plus à même de comprendre et d’analyser ce qu’il ressent si tant est qu’il s’intéresse à la chose. Pour ma part, Stendhal m’a  permis de façonner mon analyse m’empêchant bien des fois quelques dommages collatéraux.

 Beigbeder et l’amour au XIXème siècle

Que seraient les prémices de l’ère digitale épousée à l’amour sans Beigbeder ? Probablement pas grand chose. Et je pèse mes mots.  Dans L’amour dure trois ans, l’auteur écrit « Au XIXème siècle, l’amour est un SMS sans réponse. Les textos sont une forme de torture très raffinée. 

Un jour sans réponse, on croit à une stratégie. Deux jours sans réponse, on se vexe. Trois jours sans réponse, on tombe amoureux. Alice m’a laissé 8 jours sans réponse. » A travers cette réflexion qui met en lien (toxique) l’amour avec le téléphone portable, Beigbeder exprime une réalité affligeante : l’attente que provoque notre soumission consentie au portable, causant bien des ravages à l’ère des réseaux sociaux pour les amoureux de l’amour.

Ce petit objet vicieux que tout le monde porte à la main sans cesse et qui force l’instantanéité des échanges. Là où Beigbeder est particulièrement talentueux, bien que l’on possède toutes les raisons du monde de le détester, c’est par ce regard authentique qu’il porte sur une société malade où l’humain désire retrouver la pureté de l’amour et son contraire. En somme, après la théorie de Stendhal, Beigbeder écrit la pratique dans un temps où personne n’y comprend plus rien.

Clara Dupont-Monod et l’amour fraternel

De façon moins générale, ici l’amour est dépeint de façon singulière, au sein d’une famille qui, au premier abord, paraît tout fait ordinaire. La beauté de ce livre se dévore en deux heures. Ou plus, si l’on sait apprécier le caviar de la littérature française. Là où l’écrivaine est surprenante, tout particulièrement dans sa dernière œuvre « S’adapter », c’est lorsqu’on croit qu’il n’y en a plus, tandis qu’il y en a encore.

Dans ce livre qui reçoit le prix Femina 2021, Clara Dupont-Monod donne la parole à des pierres, spectatrices d’une maison où se produisent les évènements plus ou moins banals du quotidien d’une vie de famille. Un choix d’objectivité qui en dit long quant au choix du sujet. Au regard du titre, l’on devine rapidement qu’il va être question d’une lecture douloureuse, sans s’attendre à l’amour qui se cache entre les lignes.

A travers une écriture toujours très simple et pourtant mouillée d’élégance, l’autrice parvient à nous mettre à la place de trois personnages aux émotions très différentes face à une situation commune. L’amour inconditionnel s’installe, et soudain, l’amour fraternel au fil des lignes fait gondoler les pages. Cette écrivaine au regard tendre et sans jugement donne à l’amour une notion d’infini, qu’il est impératif, si ce n’est pas déjà fait, d’aller lire.

Par @ladelicatessedesmots  
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