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Couple : ma bien aimée, mon aînée

Avec 14% des unions hétérosexuelles où l’homme est plus jeune que la femme, selon une étude Insee*, les mœurs semblent se libérer et permettent aux amoureux de taquiner la norme

Pourtant, ce phénomène où l’écart d’âge est à la faveur de la femme est loin d’être nouveau.

Petit zoom dans l’Histoire pour découvrir ces couples qui ont balayé la tradition et où l’amante était l’aînée.

Balzac, le féministe avant-gardiste

C’est en 1821 qu’Honoré de Balzac fait la connaissance de Laure de Berny, une femme mariée qui marquera de son empreinte son destin d’homme et d’écrivain. Elle est plus âgée que lui de vingt-cinq ans et pourtant il tombe éperdument amoureux d’elle, de sa présence, de son regard.

D’abord réticente face à l’écart d’âge qu’elle a avec le jeune précepteur de ses filles, Laure succombera à Honoré.

La particularité de Balzac ? Il est doux, comprend les femmes et prend position pour leur émancipation, comme en témoigne son roman avant-gardiste, La femme de trente ans. L’auteur y expose que la femme a droit à une vie sentimentale et sexuelle hors du mariage. Fidèle à ses principes, il libère Laure de Berny de son mariage malheureux en l’emmenant sur les rives du désir.

Dilecta (« l’aimée » en latin), comme il aime à l’appeler, devient son refuge, sa maison.

Leur relation passionnée va durer quatorze ans pendant lesquelles elle n’aura de cesse de l’encourager, le conseiller, l’inspirer. Henriette de Mortsauf prend ses traits dans Le Lys dans la vallée, la confession épistolaire de l’écrivain.

Tour à tour muse, amante, protectrice, Laure révèlera plusieurs visages à Balzac. Mais son plus grand rôle restera d’avoir incarné son grand amour.

Courbet, l’impressionniste à contre-courant

Virginie Binet est la muse du peintre Gustave Courbet de onze ans son cadet.

Nous avions déjà parlé de nos deux amants dans notre article, Quand la peinture immortalise l’amour. Part 2.

Lorsqu’il la rencontre à Dieppe, Courbet est seulement âgé de 22 ans et pourtant il comprend qu’il a devant lui la femme de sa vie, « sa fortune » comme il dit.

Femme cultivée et lettrée, elle lit La femme de trente ans de Balzac.

Indépendante, émancipée mais amoureuse, elle le suit à Paris où elle devient son modèle, sa dose d’inspiration, sa joie quotidienne.

Entre eux, naît une véritable passion qui durera plus de dix ans. Sublimée par son amour, elle devient sa reine qu’il étreint et embrasse avec fougue.

Roc de chaque instant, Virginie est un support indéfectible. Elle cristallise leur bonheur en donnant naissance à leur fils.

Dévoré par l’ambition qu’il croit inconciliable avec le mariage, Courbet délaisse Virginie.

Lassée de cette relation sans officialisation, des absences interminables de son amoureux et du combat éternel qui l’oppose à ses trois sœurs, elle le quitte.

À jamais, elle demeurera son premier amour.

Napoléon Bonaparte, l’amoureux moderne

Couple mythique que tout semble opposer, Joséphine de Beauharnais et Napoléon vont marquer l’Histoire dans leur sillage.

Lors d’un dîner mondain parisien, Marie Josèphe Rose captive le futur empereur de six ans son cadet. Elle est veuve, mère de deux enfants, lui, jeune général, rêve de rencontrer l’âme sœur et de fonder une famille.

Dès le premier regard, il tombe immédiatement sous son charme et la rebaptise Joséphine, ne supportant pas que dans le passé, d’autres amants aient pu murmurer son prénom.

De son côté, Joséphine ne partage pas vraiment cette passion. En effet, elle se marie davantage pour les convenances que par amour.

Dans des lettres enflammées, Napoléon lui déclare sa flamme avec ces mots : « Je me réveille plein de toi. Ton portrait et les souvenirs de notre première rencontre n'ont laissé de repos à mes sens. mio dolce amor, reçois un millier de baisers ; mais ne m'en donne pas, car il brûle mon sang.».

En rupture avec ses prédécesseurs et adoptant une posture moderne, Napoléon assume ses sentiments et laisse libre cours à ses émotions.

Il souffre de la distance qui le sépare de sa femme, alors qu’elle, au contraire, s’en accommode et court les mondanités.

Intelligente et rusée, elle comprend que son union est en danger et se rapproche de son époux.

Femme de caractère, elle est l’impératrice de la maison, dépensant l’argent sans compter et n’écoutant pas son empereur de mari.

Le temps, les divergences, les infidélités fragiliseront un mariage qui finira par s’éteindre du fait que Joséphine ne peut donner d’héritier à l’Empire.

Malgré sa seconde union avec Marie-Louise d’Autriche, Joséphine aura toujours une place immense dans le cœur de Napoléon.

Henri II, le roi passionné

De vingt ans son aînée, Diane de Poitiers est la femme qui comptera le plus dans la vie du roi Henri II.

Il fait sa rencontre à l’âge de 11 ans, Diane, 31 ans, étant sa préceptrice.  Au fil du temps, elle deviendra sa conseillère et sa confidente.

Très vite, il tombe amoureux de cette belle femme qu’il veut impressionner.

Veuve, elle initiera le jeune Henri, 17 ans, aux plaisirs de la chair.

Malgré son mariage avec Catherine De Médicis, Henri II reste épris de Diane sans qui il ne conçoit pas la vie.

D’ailleurs, femme et maîtresse se soutiennent quand on propose à Henri d’épouser une autre femme, Catherine n’arrivant pas à tomber enceinte. Diane supplie le futur roi de changer d’avis, une nouvelle épouse pourrait lui faire de l’ombre et initie Catherine aux plaisirs de l’amour jusqu’à ce que le but soit atteint.

Toujours attirante et solaire malgré le temps qui passe, elle éblouit le roi par sa culture et son intelligence.

Lorsqu’il accède au trône, Diane demeure à ses côtés et lui témoigne un soutien infaillible.

A la mort d’Henri II, elle doit quitter la cour mais tout à chacun sait, qu’Henri lui a voué jusqu’à sa mort, un amour éternel.

Source

*Etude Insee parue en 2016 De plus en plus de couples dans lesquels l’homme est plus jeune que la femme.

Eva Mané

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