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Charmants charmeurs et vilains méchants

Il y a peu, nous sommes entrés en automne. J’adore l’automne. D’abord pour sa fraîcheur après le soleil écrasant de l’été, mais aussi et surtout, pour ses couleurs. Et aussi, bien sûr pour ne rien gâcher, parce qu’avec l’automne, vient mon anniversaire.

Ne me demandez pas si ce sont ces après-midi nuageuses, propices au cocooning et à la réflexion, ou l’effet kiss-cool des trente ans qui se rapprochent à grands pas, mais j’ai été prise dans un tourbillon de nostalgie, au point de me repasser le film de ma vie, ou en tout cas, celui de mes amours.

Pour vous la faire courte, j’ai essayé de me souvenir, non sans amusement, de la gamine que j’étais. Au programme de ma mémoire, ce soir : premiers amours, premier baiser, premiers émois ; ainsi que toutes ces autres premières fois dont je tairais ici les détails.

En y repensant, je me suis rappelé ce que ça faisait d’être amoureuse à 12 ou 13 ans. À cet âge, on a le cœur qui déborde, on aime du jour au lendemain et pour toujours ou du moins jusqu’au prochain. L’amour et les relations ne sont alors que mystère ; il y a tant à découvrir et encore tout à explorer.

Comme pour la plupart de ma génération, Disney a bercé mon enfance, et avec ces musiques entêtantes, le mythe du prince et de la princesse. Je crois que d’un point de vue purement psychologique, nous sommes peut-être toutes et tous assujettis à passer par cette case. Après tout, pendant l’enfance, nous portons le premier homme de notre vie, notre père, en héros absolu. Alors quoi de plus normal que d’exiger pas moins d’un prince pour prendre le relais ?

Le problème avec les princes charmants, c’est que, comme tout ce qu’on idéalise, ils se révèlent toujours décevants. Et souvent, le gap entre les deux est assez vertigineux.

Parfois même, sous ses airs enchanteurs, le charmant charmeur se trouve être un vilain méchant.

Et là, c’est le drame.

La bonne nouvelle, c’est que la passion prince charmant ne dure généralement pas très longtemps. Peut-être que la réalité nous rattrape plus vite que prévu, et avec elle, la désillusion de voir débarquer dans notre vie cet Apollon à la peau délicate et chevelure soyeuse.

Il faut dire aussi qu’arrivé à la douce période de l’adolescence, on n’encadre plus personne, et encore moins notre daron ; alors quand il s’agit de choisir ses amours, on va chercher dès lors dans la direction opposée.

Que ce soit pour faire enrager nos parents ou simplement pour se forger le caractère, j’ai comme l’impression que c’est nous (les femmes) qui encore une fois dans cette histoire, nous sommes bien fait avoir.

Là encore, on retrouve cet archétype non dans les dessins animés, mais dans la quasi-totalité des films et livres pour adolescentes et jeunes adultes. Nos romances sont peuplées de bad-boys que seul l’amour d’une fille pourrait remettre dans le droit chemin. De sauvée, on se rêve à présent sauveuse, et plus le mec est torturé (et torturant), plus on s’accroche. On y croit, dur comme fer et contre le monde entier, avec toute la bonne volonté et la naïveté de notre jeunesse.

Ce n’est que plus tard que l’on se rend compte que ce type n’est qu’une caricature, et que du lascar, il n’en a que l’allure. On prend alors conscience que souffrir par amour c’est joli sur le papier, mais que jouer les dramaturges, ça va bien 5 minutes.

Parce que oui, spoiler alerte : l’amour ne doit pas forcément faire mal. Enfin, beaucoup moins souvent qu’il ne fait du bien. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est mathématique.

La nostalgie nous prend et on repense alors à ce bon vieux copain que l’on avait au lycée, celui qui n’avait d’yeux que pour nous et que l’on n’a en retour jamais vraiment regardé, trop gentil et équilibré qu’il était.

Après être passé d’un extrême à l’autre, place à l’équilibre, au juste milieu. On préférera un homme bien réel qu’un mannequin à la face lisse, un mec profondément sympa à vil prédateur.

J’entends que l’on me demande dans l’oreillette : c’est ça avoir vieilli ? Non, enfin oui, peut-être. Mais on dira plutôt que l’on a mûri.

Britany Lefebvre / @Indécence_et_Déraison

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