
Charge mentale : de quoi parle-t-on ? (Partie 1)
Depuis quelque temps, la charge mentale apparaît partout sur les réseaux, comme un nouveau slogan, un concept à la mode que l’on brandit dès que l’occasion s’y prête. Et quand on parle de charge mentale, on pense surtout au féminisme, car il se trouve que ce sont les femmes, la plupart du temps (car oui, les hommes en sont également victimes) les premières touchées.
Et pour cause, dans une société où tout va de plus en plus vite et où l’on nous demande d’être toujours plus productif, plus actif, plus performant, plus connecté, plus en forme, plus spirituel, et de parvenir à jongler parfaitement entre nos différents rôles dans les différents domaines de notre vie, il va sans dire que le surmenage qui mène au burn-out n’est jamais très loin.
OK, mais la charge mentale, c’est quoi au juste ?
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’existe pas une charge mentale, mais DES charges mentales.
Parmi elles, on retrouve les plus courantes : - La charge mentale ménagère / domestique - La charge mentale professionnelle - La charge mentale parentale - La charge mentale familiale - La charge mentale financière - La charge mentale émotionnelle - La charge mentale sexuelle - La charge mentale de santé - La charge mentale esthétique Et la liste est bien évidemment non exhaustive.
En réalité, le terme de charge mentale existe depuis pas mal de temps, et a été défini par Monique Haicault en 1984 comme le fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement. Par exemple, le fait d’être au travail et de devoir penser au menu du dîner du soir en même temps que de réaliser nos tâches professionnelles.
On confond souvent la charge mentale avec la « double journée » qui est d’enchaîner notre journée de travail avec une série d’heures consacrées aux tâches domestiques. Mais ce n’est pas la même chose. Pire, la charge mentale et la double journée se cumulent. Jackpot !
Pour simplifier, on pourrait dire que ce qui caractérise la charge mentale, c’est qu’elle vient envahir les pensées de la personne et l’emmener psychiquement dans un autre lieu que celui où elle se trouve physiquement.
Rien ne vous choque ? Moi, si.
En faisant mes recherches pour cet article et en écrivant ces lignes, sur le coup je me suis dit : « ben oui, c’est normal, ça arrive constamment ». Et puis, j’ai pris conscience que non, au contraire, c’est tout sauf normal.
Psychologiquement, le fait de n’être jamais totalement à ce que l’on fait est épuisant pour notre cerveau. C’est une gymnastique sans fin qui demande d’être psychiquement à plusieurs endroits à la fois, et de mener plusieurs tâches qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, simultanément. À force de devoir penser à tout, on se perd, on oublie, on se plante.
Le problème est que cette façon de faire est tellement rentrée dans notre quotidien, qu’on ne le remarque plus, ou trop tard. En général quand ça lâche.
Fatigue psychique, fatigue physique, trouble de la concentration, troubles du sommeil, irritabilité, stress, montées d’angoisse, dépréciation de soi, mésestime de soi… les symptômes et les conséquences d’une charge mentale trop élevée sont nombreux.
Mais heureusement, la parole commence à se libérer sur le sujet et l’on prend peu à peu conscience de l’importance de prendre soin de sa santé mentale.
Et pour les conseils pour alléger sa charge mentale, on se retrouve dans le prochain article !
Par Britany Lefebvre | @Indécence_et_Déraison