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5 romans à lire cet été

Pour sublimer la laideur ambiante, Dieu a inventé la femme. Et pour se sublimer elle- même, la femme s’est mise à écrire. Voici cinq romans écrits par des femmes à lire cet été.

S’adapter de Clara Dupont Monod

Pour aborder un sujet délicat, l’autrice fait le choix de la hauteur : ici, ce sont les pierres d’une maison habitée par une famille qui racontent le récit. L’arrivée d’un troisième enfant au sein d’une famille heureuse sonne le glas : le bébé est inadapté, malade. La première partie du roman se dessine à travers le regard de l’ainé sur l’enfant, contrebalançant complètement avec la seconde partie, consacrée à la cadette. Enfin, la dernière partie dépeint le regard de l’enfant inadapté.

Au-delà du fait que cette histoire soit bouleversante de réalisme, la poésie et l’imaginaire s’imposent par le choix de faire parler les pierres, donnant une dimension quasi cinématographique. L’écriture est aussi simple qu’élégante et c’est en cela que Clara D-M fait preuve de génie. On y verrait parfois du Colette, dans le souci du détail donné au lecteur par l’autrice. En lisant ce roman, j’ai cru mourir de beauté tant le chagrin est transmis : on y est.

La maison d’Emma Becker

C’est l’histoire d’une jeune femme qui tombe amoureuse de l’univers d’un bordel à Berlin. Cette fascination la pousse à intégrer ce bordel pour devenir à son tour putain. Au-delà du sujet qui est très intéressant, Emma Becker fait partie de ces écrivaines qui nous montrent. Dans ce récit autobiographique, Emma Becker rentre dans le rôle d’une prostituée parfaitement intégrée au bordel, et à toutes ces femmes, aussi différentes soient-elles. Elle nous offre un regard humain sur les clients qu’elle rencontre avec une analyse touchante et précise, sans jugement de valeurs. C’est un roman crade, délicieux, brut, CATHARTIQUE. Un tableau d’une réalité qui existe parmi les réalités et que la bienséance refuse de voir. Aussi, Emma Becker est une déesse de l’écriture.

Bonjour Tristesse de Françoise Sagan

Faut-il encore le présenter ? Si vous n’avez jamais lu ce classique, il est temps de s’y mettre et pour cause : l’histoire se déroule dans le sud de la France en plein été. Adeptes des endroits qui suintent le luxe et la beauté, Raymond et sa fille Cécile s’emparent de la dolce vita dans une grande maison au charme provençal. Le récit se déroule à travers le regard de Cécile qui, pour son jeune âge semble avoir déjà bien analysé les problématiques que rencontrent les adultes. Dans ce roman, il y a l’émoi des premières amours décuplées l’été, ainsi que la complexité évidente des amours plus mûres. Au début, l’été est léger. Comme à son habitude, le père de Cécile est accompagné d’une jeune femme très belle, à la hauteur du vide intersidéral qui la grignote jusqu’à la moelle, ce qui ne dérange pas Cécile, au contraire, habituée à cela. Mais la légèreté s’évapore peu à peu, suite à l’arrivée d’une femme moins légère, plus intelligente, mettant à mal sa relation avec son père. Vous l’aurez compris, ce roman ne parle pas seulement d’amour charnel, mais aussi d’un amour entre un père et sa fille, menacé par l’arrivée d’une éventuelle future belle mère, loin d’être cocasse. Surgit un drame. A lire.

Le jeune homme d’Annie Ernaux

Ce très court roman raconte une histoire d’amour furtive entre un jeune étudiant et Annie Ernaux, vécue des années plus tôt. Dans ce roman très intime, l’autrice nous plonge dans une idylle complexe où l’écart d’âge au sein du couple provoque de vives réactions tant chez elle que chez les autres. En vivant cette transgression des mœurs, des réminiscences aussi délicieuses que désagréables apparaissent alors en elle. Aux côtés du jeune homme, elle revit sa jeunesse et l’embrasse, mais réalise à la fois que sa vie de femme mûre lui convient mieux. Cette confrontation des âges l’embarque dans des souvenirs douloureux, intenses, et la poussent à rompre. Comme Emma Becker, c’est le désir de vivre pour raconter qui l’attire vers l’inconnu. Et très certainement, comme chaque écrivain, le désir de la passion, le désir de toucher du feu. Un petit livre à lire les pieds dans l’eau.

L’indélicatesse des mots de Sarah Degny

C’est l’histoire d’une petite fille qui s’affranchit d’un milieu bourgeois où s’entremêlent pudeur et indécence. Tout au long du récit, la petite fille qui devient une jeune fille puis une femme, fait la rencontre de personnes qui l’empêchent d’être elle au point de la pousser à faire tout l’inverse : embrasser ce qu’elle est. Dans ce roman qui est le mien, je raconte de quelle manière je suis devenue la femme forte et vulnérable que je suis aujourd’hui. Les personnages n’ont aucun prénom : je leur ai attribué à tous, des noms qu’on retrouve dans les contes pour enfant. Ainsi, la pétasse du lycée se prénomme Javote, le sale type lui, s’appelle le loup, ainsi de suite. J’ai voulu romancer une réalité parfois traumatisante afin de combler ces milliers de trous béants dans ma poitrine. J’évoque l’agression sexuelle, le harcèlement, le coup de foudre, la relation complexe entre une mère et sa fille, la sexualisation omniprésente mais surtout l’émancipation et cette volonté de réussir envers et contre tout. Ce roman, que j’ai mis un an à écrire, se lit en deux heures. EVIDEMMENT, A LIRE.

Par @ladelicatessedesmots

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